« Jusqu’à 1.200 soldats allemands vont soutenir la coalition internationale contre la milice terroriste Etat islamique », selon un communiqué.
Cette assistance militaire, apportée à la demande de la France dans le sillage des attentats du 13 novembre revendiqués par l’EI, consiste dans le déploiement d’une frégate et d’avions de reconnaissance et de ravitaillement pour appuyer les bombardements de la coalition internationale visant des objectifs jihadistes en Syrie.
La chancelière Angela Merkel a indiqué mardi que ce nouveau mandat constituait une « extension » de la participation de Berlin à la coalition internationale contre l’EI, initiée en septembre 2014 avec le lancement d’un programme de formation et d’armement des Pershmergas, combattants de la région autonome kurde d’Irak.
« Nous étendons cette participation à l’alliance existante dans la lutte contre le même EI mais maintenant en Syrie », a déclaré la dirigeante allemande.
Ce mandat renouvelable couvrant l’ensemble de l’année 2016 et dont le coût s’élève à 134 millions d’euros doit encore être approuvé vendredi par le Bundestag (chambre basse du Parlement), a priori une formalité compte-tenu de la très large majorité dont dispose la chancelière Angela Merkel avec sa coalition réunissant son parti chrétien-démocrate et les sociaux-démocrates du SPD.
Berlin devrait déployer d’ici début janvier jusqu’à six avions de reconnaissance Tornado à partir de la base turque d’Incirlik, a précisé mardi un porte-parole du ministère de la Défense.
L’assistance militaire comprend également le déploiement d’un avion de ravitaillement et d’une frégate afin de protéger le porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée.
Les données obtenues par l’Allemagne grâce à ses opérations de reconnaissance seront partagées avec la coalition actuelle menée par les Etats-Unis après « évaluation nationale », a expliqué le porte-parole, excluant la Russie de ces échanges d’informations.
Le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a reconnu mardi dans un entretien accordé au quotidien populaire Bild qu’il pourrait s’agir d’un combat de longue durée.
« Nous avons besoin de patience contre un ennemi comme l’EI », a déclaré le ministre dans l’édition de mardi du tabloïd.
« Je pars du principe que ce combat, si on le mène sérieusement, durera bien plus de 10 ans », a pour sa part estimé à la télévision allemande André Wüstner, à la tête du syndicat des militaires de l’armée allemande.
Cette assistance militaire pourrait constituer la mission allemande la plus importante en cours à l’étranger, devant le petit millier déployé en Afghanistan.
L’Allemagne, longtemps réticente à une intervention militaire en Syrie, avait annoncé la semaine dernière son accord de principe pour une telle mission afin de venir en aide à la France.
Le sujet des missions de l’armée allemande sur des terrains extérieurs est traditionnellement très sensible dans le pays compte tenu de son passé.
Le gouvernement allemand avait déjà annoncé mercredi sa décision de déployer 650 soldats au Mali afin de soulager la France en Afrique, suite aux attentats à Paris.