Protocole d’accord pour la création d’une compagnie maritime corse

L’objectif est « la mise en oeuvre opérationnelle d’une compagnie maritime corse (…) autour d’un partenariat public-privé dans un cadre juridique assurant la prise en compte de l’intérêt général dont la CTC est la garante », selon le protocole présenté lors d’une conférence de presse.

Deux compagnies, la Corsica Linea et la Méridionale, dont le siège est à Marseille, ont déjà signé ce protocole, de même que le Syndicat des travailleurs corses et la CFDT de Corse, ont annoncé les dirigeants de la CTC.

La Corsica Linea, créée par un consortium d’entrepreneurs corses, Corsica Maritima, associé à l’armateur Daniel Berrebi, a débuté son activité en janvier avec cargo roulier battant pavillon danois bloqué plusieurs jours en rade de Marseille par des grévistes de l’ex-SNCM, reprise par le groupe corse Rocca (transports, immobilier, déchets) et devenue Maritima Ferries.

Celle-ci n’a pas été contactée, a-t-on appris auprès de cette compagnie.

« Elle le sera dans les prochains jours », a déclaré le président de l’exécutif de la CTC, Gilles Simeoni.

La Méridionale a indiqué dans un communiqué avoir « répondu favorablement » à la CTC pour « participer à un groupe de réflexion et de travail relatif à la création d’une compagnie maritime corse ».

« Mais, a-t-elle précisé, elle n’est pas engagée par le communiqué de presse de la CTC dans l’ensemble de ses composantes. »

La Méridionale a ajouté qu’elle apporterait « son expérience et toute son expertise de transporteur de fret et de passagers » pour « oeuvrer à une plus grande efficacité des moyens de transport pour la Corse et tout en conservant son indépendance de gestion et de management. »

Le cadre juridique présenté lundi par la CTC privilégie l’option de la société d’économie mixte locale dans laquelle la CTC détiendrait au moins 51% du capital.

M. Simeoni et le président de l’Office des transports de la Corse, Jean-Félix Acquaviva, ont souligné que les discussions se poursuivraient notamment avec Maritima Ferries et l’intersyndicale des marins marseillais des compagnies délégataires du service public (DSP), la Méridionale et Maritima Ferries.

Les signataires du protocole ont annoncé « un calendrier resserré de réunions de travail (…) élargies à tous les acteurs sociaux et économiques validant » ce projet.

La gouvernance entrepreneuriale opérationnelle devrait respecter « le droit de contrôle et la participation au débat stratégique de la CTC » et le siège de la compagnie serait en Corse.

Les signataires du protocole se sont accordés sur la mise en oeuvre du pavillon français 1er registre (comme à la SNCM et à la Méridionale). « La mise en oeuvre d’un pavillon corse, comme la loi le permet, sera mise à l’étude », ont-ils ajouté évoquant notamment le cas de Saint-Pierre-et-Miquelon et des îles Kerguelen.

Préalablement à la société mixte d’exploitation sera créée une société mixte d’investissement, la CTC ayant vocation à « être propriétaire exclusif des navires ».

MM. Simeoni et Acquaviva et le président de l’Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, ont précisé que les réunions des trois prochains mois permettront d’arrêter les modalités de la faisabilité de la création de la nouvelle compagnie.

Cette création est une ancienne revendication des nationalistes au pouvoir en Corse depuis leur victoire aux élections territoriales de décembre 2015.

M. Acquaviva a précisé que des pourparlers se dérouleraient le 4 février à Bruxelles avec les instances européennes sur la « sécurisation juridique » du projet, « l’objectif étant d’aboutir d’ici l’été prochain ».

Leader sur le marché passagers, la compagnie Cosica Ferries dont les navires battent pavillon italien a été contactée mais ne répond pas au critère du pavillon français de 1er registre requis.

Par ailleurs, la compagnie italienne Moby Lines a annoncé lundi la réouverture d’une ligne Nice-Bastia.

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