Cette cargaison a été saisie « dans un conteneur » qui se trouvait « dans la zone douanière du port de Barcelone », indique dans un communiqué la police, qui précise avoir interpellé lors de cette opération quatre personnes.
Ces suspects, accusés de « trafic de marchandises illégales », ont été arrêtés le 8 octobre et présentés au juge d’instruction chargé de l’affaire, a précisé à l’AFP une porte-parole de la police.
Dans son communiqué, la police précise avoir lancé son enquête en 2022, après avoir repéré des opérations suspectes de la part d’une entreprise gérée « par des citoyens d’origine russe ».
Les cargaisons étaient officiellement destinées à des entreprises situées dans des pays voisins de la Russie, tels que « l’Arménie ou le Kirghizstan », détaille-t-elle.
Mais « ces sociétés-écrans n’étaient en aucun cas les destinataires des marchandises », qui étaient in fine « détournées par voie terrestre vers la Russie », ajoute le communiqué.
Selon la police, les enquêteurs ont « établi » que « des produits chimiques visés par les sanctions » avaient été ainsi exportés, parmi lesquels des produits pouvant servir à la fabrication « d’armes chimiques ou d’agents neurotoxiques ».
Interrogée par l’AFP, une porte-parole de la police n’a pas précisé la nature de ces produits ni si des éléments concrets ont pu faire penser qu’ils allaient servir à fabriquer des armes.
L’Union européenne, comme l’ensemble des pays occidentaux, a interdit les exportations vers la Russie de produits technologiques pouvant servir à la fabrication d’armes, comme les micro-processeurs, dans le cadre des sanctions imposées après l’invasion de l’Ukraine.
Mais ces mesures, censées affaiblir la machine de guerre du Kremlin, ont été largement contournées par la Russie grâce à la complicité de pays tiers, comme la Chine, la Turquie, les Émirats arabes unis et plusieurs pays d’Asie centrale comme le Kazakhstan.