A Chiconi, dans l’ouest de Mayotte, une cinquantaine d’habitants réunis à l’appel du Collectif des citoyens de Mayotte 2018 ont installé des bennes à ordures et entassé des pneus pour empêcher tout véhicule de circuler, créant des embouteillages de plusieurs kilomètres.
« Les gens sont en colère. Nous avons déjà manifesté contre l’insécurité en 2018 mais depuis, rien n’a changé, on laisse la situation se détériorer d’année en année. On ne peut plus accepter les émeutes », a expliqué à l’AFP Safina Soula, la présidente de ce collectif.
Selon Olivier Casties, le commandant en second de la gendarmerie de Mayotte, des « points de passages cruciaux » ont été bloqués de façon similaire ailleurs sur l’île.
« Nous négocions avec les membres du collectif pour faire lever ces barrages et permettre aux gens d’aller travailler, d’aller à l’école ou de se rendre chez le médecin », a-t-il précisé à l’AFP, assurant qu' »aucun débordement n’a eu lieu ».
Ces barrages visent également à protester contre l’installation de demandeurs d’asile originaires de l’Afrique des Grands Lacs dans un camp entourant le stade de Cavani, à Mamoudzou, qui électrise la situation sur l’île. « On ne peut pas accepter que ce stade soit le théâtre d’affrontements entre immigrés et jeunes du quartier de Cavani », a affirmé Safina Soula.
Dimanche, environ 300 manifestants se sont réunis près du stade pour demander l’expulsion de ces réfugiés, malgré les annonces du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui avait annoncé mercredi le démantèlement prochain du camp.
Cette annonce est « imprécise », estime Safina Soula: « Il a annoncé le départ de 40 réfugiés. Ils sont plus de 200, où iront les autres? », a-t-elle lancé, assurant vouloir « conserver les barrages jusqu’à ce que les migrants soient expulsés ».
Mardi, sept mairies avaient également été bloquées par le Collectif des citoyens de Mayotte 2018.