« Aujourd’hui est un jour d’exception, un jour mémorable pour nos armées, en particulier pour la Marine nationale », a déclaré la ministre devant les deux équipages du sous-marin, visiblement émus par l’arrivée dans leur rade de ce mastodonte d’acier noir de 99 mètres de long et d’environ 5.000 tonnes.
« Alors que notre pays traverse de difficiles épreuves, il faut savoir célébrer chaque occasion qui nous rappelle que nous sommes une grande nation, un pays du temps long », a encore insisté la ministre.
Ce bâtiment dispose d’une autonomie de 70 jours (contre 45 actuellement), de 50% d’armes en plus et est l’un des plus silencieux au monde.
Il a une « capacité de frappe vers la terre depuis un porteur indétectable » et est doté d’une « capacité de projeter des nageurs de combat sans faire surface », s’est félicitée Florence Parly pour qui « tenir une permanence sous la mer en toute discrétion » procure « une supériorité essentielle » à la France.
Lancé en juillet 2019, son réacteur nucléaire est en fonction depuis presque un an. Mis à l’eau en 2020, il avait débuté ses premiers essais en mer en plein confinement en avril dernier. Ces derniers jours, il a effectué ses premiers tirs de qualification de missiles de croisière navals et de torpilles F21. Son admission au service actif est prévue en 2021.
Le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) est une arme multifonctions, qui peut s’approcher des côtes et ramener du renseignement de grande qualité. Il contribue à la dissuasion nucléaire en escortant les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) mais aussi le porte-avions Charles de Gaulle. Et il peut se déployer sur tous les théâtres maritimes alors que la libre circulation dans les eaux territoriales est fragilisée aux quatre coins du globe.
Le Suffren est le premier d’une série de six nouveaux SNA, construit par Naval Group et TechnicAtome pour la chaufferie nucléaire. Un programme baptisé Barracuda qui a accusé trois ans de retard et est estimé au total à 9,1 milliards d’euros (développement et construction).
Ils visent à remplacer les six sous-marins de classe Rubis entrés en service à partir du début des années 1980.
Actuellement, la Marine ne dispose que de 4 SNA, contre six prévus dans le contrat opérationnel initialement, notamment à cause de l’incendie du Perle en juin. Il va être réparé mais l’opération, complexe et coûteuse, n’a pas commencé et doit durer six mois.
Aussi la Marine a prévu de prolonger une fois de plus la vie du Rubis, entré en service en 1983.
san/mdm/cbn
NAVAL GROUP
RUBIS