Grand comme deux fois la Belgique et situé à mi-chemin entre le continent européen et le pôle Nord, le Svalbard baigne dans une région dont la valeur géopolitique et économique grandit à mesure que les tensions entre la Russie et l’Occident s’exacerbent et que la banquise recule.
« Le Svalbard est une partie importante de la Norvège. En cette période de changements importants, la gestion du Svalbard doit rester prévisible et suivre un cap ferme », a dit la ministre de la Justice, Emilie Enger Mehl, en présentant un Livre blanc consacré au territoire.
« Nous allons renforcer le contrôle national et soutiendrons la présence norvégienne dans l’archipel », a-t-elle affirmé.
Situé dans la région de la planète qui se réchauffe le plus vite, le Svalbard est régi par un OVNI juridique qui entrouvre la porte aux velléités étrangères.
Un traité de 1920 reconnaît la souveraineté norvégienne sur ce territoire, mais il accorde aussi aux ressortissants des parties contractantes – dont la Russie et la Chine – le droit d’y exploiter les ressources naturelles « sur un pied de parfaite égalité ».
C’est par exemple à ce titre que la compagnie étatique russe Trust Arktikugol y possède plusieurs emprises où elle a exploité et exploite toujours des filons de charbon.
Selon l’institut norvégien de statistique SSB, un peu plus de 3.000 personnes vivent aujourd’hui au Svalbard: quelque 2.600 dans les localités norvégiennes de Longyearbyen (le chef-lieu) et Ny-Ålesund, et un peu plus de 400 dans les emprises russes de Barentsburg et Pyramiden.
La Russie dit aujourd’hui vouloir y développer les activités touristiques et scientifiques, se heurtant parfois aux règles mises en place par la Norvège.
Se définissant comme un Etat « proche de l’Arctique », la Chine affiche aussi un intérêt croissant pour la région.
Parmi les mesures envisagées dans son Livre blanc, le gouvernement norvégien dit vouloir renforcer la sécurité énergétique de Longyearbyen avec un rôle accru de l’Etat et protéger la nature, y limitant ainsi les possibles activités humaines.
Depuis 2022, Oslo restreint nettement le droit de vote des étrangers aux élections locales de Longyearbyen – ils y représentent plus d’un tiers de la population -, le réservant aux personnes ayant vécu au moins trois ans dans une commune de Norvège continentale.