Sorte de « station spatiale » polaire, ce laboratoire flottant de 110 tonnes devrait se laisser prendre dans les glaces de l’Arctique, puis dériver sur la banquise pendant entre 350 et 500 jours pour étudier cette région encore méconnue.
L’expédition, qui comptera 12 membres en hiver (dont six scientifiques) et 18 en été, a reçu l’autorisation de naviguer dans les eaux russes du 25 août jusqu’au 15 septembre afin de gagner son point de départ sur la dorsale de Gakkel, chaîne de montagnes sous-marines située entre la Sibérie et le Groenland.
Dans la zone russe, les scientifiques s’abstiendront de faire des relevés acoustiques, un des volets de la campagne.
« Niveau défense, c’est trop compliqué. On ne peut pas écouter ce qui se passe, sinon on ne peut pas passer », a déclaré à l’AFP Romain Troublé lors d’une escale de la station polaire à Oslo, au retour d’une campagne de tests dans le Grand Nord.
« C’est un non-dit mais c’est en tout cas ce qu’on a respecté pour la première fois: il n’y aura pas de programme acoustique actif à bord du bateau, pas de sonar » dans les eaux russes, a-t-il expliqué.
Tara Polar Station transitera par une zone proche de la péninsule de Kola, où est basée la puissante Flotte du Nord de la Russie et qui comprend des sous-marins de sa force de dissuasion nucléaire.
Ressemblant à un igloo posé sur une grosse bouée ovale, la station polaire construite à Cherbourg peut résister à la pression de la glace de mer et supporter des températures de -52°C.
Au total, 30 centres de recherche de 12 pays sont associés à la première expédition qui se concentrera sur deux axes, la recherche fondamentale en particulier dans le domaine biologique et l’étude du « changement global » (climat, pollution).
Dix expéditions sont prévues dans l’Arctique entre 2026 et 2045.




