Hapag-Lloyd, en difficulté depuis plusieurs années, a fait savoir fin 2012 qu’il était en discussions avec Hamburg Süd en vue d’une fusion.
Les deux armateurs, basés dans le port de Hambourg (nord), ont déjà envisagé à de nombreuses reprises d’unir leurs forces, la première fois en 1987. Leur mariage donnerait naissance au quatrième armateur mondial.
« Je voudrais une fusion entre égaux (…) dans laquelle aucun partenaire ne domine l’autre », a expliqué dans les colonnes du quotidien Die Welt M. Kühne, qui détient 28% d’Hapag-Lloyd. Hapag-Lloyd est plus gros qu’Hamburg Süd, mais plus endetté. « A mon avis, au final, la valeur des deux entreprises sera comparable », a-t-il jugé.
La deuxième condition qu’il pose au succès des discussions est une mise en Bourse du nouvel ensemble. « Cela n’aura pas lieu demain ou après-demain, mais pas dans cinq ans non plus », a-t-il estimé, « je pense qu’un horizon de deux à trois ans est réaliste ».
Les conditions posées par M. Kühne risquent fort de ne pas être du goût de l’actionnaire de Hamburg Süd, la famille Oetker. Celle-ci, à la tête d’un vaste empire qui va de l’alimentaire à l’hôtellerie de luxe (dont l’hôtel parisien Bristol) n’a pas pour habitude de partager le contrôle des entreprises dans lesquelles elle investit.
« C’est sans conteste un point pas facile », a reconnu M. Kühne, admettant également qu’il était possible que les négociations capotent complètement.
Lui-même souhaiterait à terme avoir 25% du nouvel ensemble. Les autres actionnaires d’Hapag-Lloyd sont le voyagiste TUI, qui cherche depuis longtemps à se désengager, et un consortium comprenant la ville de Hambourg. Celle-ci n’a pas non plus vocation à conserver ses parts.
A plus long terme, M. Kühne verrait d’un bon oeil une union à trois, pour conforter la position des hambourgeois dans un marché de plus en plus compétitif: Hapag-Lloyd, Hamburg Süd et un acteur asiatique. Le singapourien NOL aurait ses faveurs.
TUI AG