Nos Etats ont « bien géré la situation sanitaire (…) avec un faible taux de mortalité », a déclaré vendredi Nguyen Xuan, dont le pays, qui ne recense aucun décès lié au Covid-19, préside cette année l’Asean (Association des nations de l’Asie du Sud-Est).
Mais d’un point de vue économique, la pandémie « a balayé les réussites des dernières années », a-t-il déploré lors de cette réunion, qui se tient en visioconférence.
« Nous devons au second semestre aider nos économies à surmonter les difficultés », a-t-il ajouté.
En avril, lors du précédent sommet, qui s’était déjà tenu en ligne, les dirigeants de l’Asean n’avaient pu se mettre d’accord pour débloquer un fonds d’urgence.
Le Premier ministre vietnamien a aussi, sans le nommer expressément, pointé du doigt Pékin, accusé de profiter de la pandémie pour avancer ses pions en mer de Chine méridionale.
Au grand dam de plusieurs états côtiers dont le Vietnam, le géant asiatique revendique la majeure partie de cette mer, route-clé du commerce maritime mondial, particulièrement riche en ressources et biodiversité sous-marine. Il est accusé de militariser la zone en y déployant des navires de guerre et en y installant des avant-postes sur ses îles.
Depuis la pandémie, « il y a eu des actes irresponsables, violant les lois internationales », a regretté Nguyen Xuan, une allusion à peine voilée à la Chine, notamment suspectée d’avoir coulé un chalutier vietnamien en avril dans cette zone.
Le Vietnam devait profiter de la présidence de l’Asean pour faire avancer un code de conduite sur lequel le bloc régional travaille depuis plusieurs années, mais ce plan a été sabordé par la pandémie et Hanoï espère bien aujourd’hui impulser de nouvelles discussions.
Enfin, le sommet doit être l’occasion de tenter de relancer le projet du Partenariat économique intégral régional (RCEP), un gigantesque traité de libre-échange Asie-Pacifique promu par Pékin, au point mort depuis que l’Inde s’est retirée du projet fin 2019.