« Aujourd’hui on est face à un débordement de la violence en haute mer de façon décomplexée, en mer Noire et Rouge », a affirmé depuis la base navale de Toulon (Var) Laurent Saunois, commandant de la frégate Languedoc, de retour après huit mois de mission dans l’Océan indien.
Cette frégate multi-missions (FREMM) avait été déployée en mer Rouge pour une mission nationale de sécurité maritime.
Les rebelles houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, mènent depuis novembre des attaques contre des navires dans la région. Ils affirment agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre sanglante contre le Hamas en représailles à l’attaque sans précédent du 7 octobre sur le sol israélien.
A l’occasion de son déploiement dans cette zone, la frégate avait abattu au moins quatre drones provenant du nord du Yémen mi-décembre, drones qui la menaçaient directement. Jusqu’à présent l’état-major français n’avait parlé que de deux drones abattus par cette frégate. De tels tirs de missiles sol-air en autodéfense effectués par des missiles antiaériens Aster 15 constituaient une première pour la Marine française.
Outre la FREMM Languedoc, la France a également déployé dans la région la frégate Alsace le 20 janvier. Fin février, celle-ci a également abattu au moins quatre drones en deux fois.
« Il y a une vraie menace qui pèse sur le trafic commercial », a alerté le capitaine Saunois, dont la frégate a sécurisé le passage de seize navires commerciaux en mer Rouge.
Face aux attaques houthies, les Etats-Unis ont mis en place en décembre une force multinationale de protection maritime en mer Rouge, baptisée « Prosperity Guardian », tandis que l’Union européenne a lancé en février une mission similaire, nommée Aspides, prévue pour un an et éventuellement renouvelable.
Elle pourra faire feu pour défendre les navires marchands ou se défendre elle-même, mais ne pourra pas viser des objectifs à terre contre des positions des rebelles houthis au Yémen, selon des diplomates.
Plusieurs pays ont fait part de leur intention d’y participer, notamment la Belgique, l’Italie, l’Allemagne ou la France. L’Espagne a indiqué qu’elle n’y participerait pas.