Truong Van Tuyen, l’ancien directeur de Vinashin, et un actuel vice-directeur, Pham Thanh Son, sont soupçonnés « d’avoir abusé de leurs fonctions pour procéder à des détournements », précise un communiqué du redouté ministère de la Sécurité publique publié lundi soir.
Les deux hommes sont accusés d’avoir empoché près de quatre millions d’euros de la compagnie publique Vinashin, avec la complicité d’un chef comptable, déjà derrière les barreaux.
Ancien fleuron de l’industrie vietnamienne, la société de chantier naval, au bord de la faillite, avait été significativement renflouée par l’état en 2010.
Des dizaines de banquiers, hommes d’affaires et anciens fonctionnaires sont en prison dans le cadre de cette campagne anti-corruption généralisée menée depuis plusieurs mois par les conservateurs ayant pris le dessus au sein des instances communistes depuis 2016.
Ce n’est pas la première fois que des responsables de Vinashin se retrouvent accusés de corruption. Deux anciens hauts-responsables de Vinashinlines, une filiale de Vinashin, ont été condamnés à mort l’an dernier pour détournement d’argent.
Ils ont été reconnus coupables du détournement de près de dix millions d’euros sur des contrats de construction navale signés entre 2006 et 2008.
Le Vietnam, qui a une des économies les plus dynamiques d’Asie, est confronté à une corruption systémique, lui valant d’être classé 107e sur 180 au palmarès de Transparency International des pays les plus corrompus.