Le tribunal a pris cette décision provisoire avant une audience mardi et après que les avocats eurent fait valoir que le rapatriement forcé de ces Sri Lankais était illégal.
Leurs avocats ont affirmé que les demandeurs d’asile avaient été privés du droit de voir leur demande examinée dans les formes par les autorités qui avaient prévu de le faire par vidéo à bord du bateau.
« Les demandeurs d’asile affirment qu’ils fuient la persécution et qu’ils risquent la mort, la torture et des mauvais traitements de la part des autorités du Sri Lanka », a dit l’avocat George Newhouse à l’agence Australian Associated Press.
« Le ministère ne peut pas intercepter leur navire au milieu de la nuit et les faire disparaître », a-t-il ajouté.
Plus tôt dans la journée, le gouvernement australien avait reconnu qu’un bateau transportant 41 demandeurs d’asile sri lankais avait été ramené vers le Sri Lanka.
Les autorités sri lankaises ont annoncé lundi que ceux-ci seraient inculpés pour avoir quitté le pays illégalement. Le groupe composé de 28 hommes – dont quatre de la minorité tamoule -, quatre femmes et neuf enfants, est arrivé au port de Galle, dans le sud du pays, et conduit à la prison de la ville en attendant d’être présenté mardi à un juge, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police de Galle.
La presse australienne s’interrogeait ces derniers jours sur le sort des passagers à bord de ces deux bateaux interceptés par les autorités fin juin alors que Canberra était resté fidèle à sa politique du silence sur ce type d’affaires.
Le HCR, l’agence de l’ONU pour les réfugiés, avait fait part jeudi de « son inquiétude profonde » et rappelé à Canberra ses obligations internationales, à savoir l’examen au cas par cas des demandes d’asile, selon des procédures équitables.
Le gouvernement conservateur de Tony Abbott se targue de ce qu’aucun bateau de migrants clandestins ne soit parvenu à atteindre les côtes australiennes ces six derniers mois.
Les embarcations sont désormais interceptées pendant la traversée et renvoyées vers leur port de départ, l’Indonésie le plus souvent. Les demandeurs d’asile sont envoyés dans des camps en Papouasie-Nouvelle Guinée ou sur des îles du Pacifique, telles que Nauru ou Manus, pendant l’examen de leur dossier, qui prend souvent plusieurs mois.
Les demandeurs d’asile sont devenus un sujet de crispation, dans ce pays de 23 millions d’habitants fondé par des émigrés.
A son arrivée au pouvoir en septembre 2013, Tony Abbott avait promis que son gouvernement conservateur mettrait un terme à l’arrivée de dizaines de bateaux avec à leur bord des immigrants, souvent kurdes, iraniens ou irakiens.
Des centaines d’immigrants se sont noyés lors de ces voyages à haut risque, organisés par des passeurs clandestins, au cours des dernières années.