« On a mis l’effet Covid derrière nous », a déclaré lors d’un point presse Marie-Caroline Laurent, directrice générale Europe de l’association internationale des croisiéristes (CLIA). D’ici 2027, les croisières devraient accueillir 40 millions de passagers, selon l’association.
La clientèle d’Amérique du Nord est en hausse de 17,5% avec 18 millions de passagers, suivi des Européens à 8,2 millions (+6,5%). La clientèle asiatique recule de 37,7% à 2,3 millions de passagers.
Mme Laurent attribue le succès des croisières à « des produits plus variés » qu’auparavant, avec le développement des croisières de luxe et d’aventure, mais aussi à une gamme de navires de tailles différentes et une « offre de prix qui reste raisonnable pour des vacances en famille ».
L’âge moyen des passagers est de 47 ans et 27% d’entre eux ont effectué en 2023 leur première croisière. Le public « familial » progresse et 28% des passagers sont partis avec des représentants d’au moins trois générations.
Face à ce regain d’attraction pour les croisières se pose souvent la question du tourisme de masse dans les destinations d’accueil des bateaux: « Nous discutons avec les ports mais aussi les autorités locales et leur demandons quel est leur plan touristique », assure Marie-Caroline Laurent, en évoquant des quotas de voyageurs déjà en place à Dubrovnik (Croatie), Bergen (Norvège) ou encore Santorin, dans les Cyclades en Grèce. Des réflexions sont en cours à Barcelone (Espagne) et Lisbonne (Portugal).
La croissance du nombre de passagers s’accompagne d’une augmentation du nombre de navires: 63 navires ont été commandés sur les cinq prochaines années. Ils rejoindront les 350 déjà existants.
Quelque 34% des navires comptent « moins de 1.000 lits », souligne Mme Laurent. Les gros navires de plus de 4.000 lits représentent 12% de la flotte aujourd’hui (15% attendus en 2028).
Près de la moitié de la flotte (46%) est équipée pour le branchement électrique à quai, et ce sera 72% d’ici à 2028. En France, Toulon et Le Havre permettront aux compagnies de croisières de bénéficier dès cette année de ce type d’installations, et Marseille fin 2025.
Sur les cinq prochaines années, la construction de nouveaux navires représente 47 milliards d’euros d’investissement en Europe, dont 8,7 milliards en France.