Après avoir brutalement frappé le territoire français par le nord-ouest dans la matinée, le cyclone a dévié de sa route pour finalement longer sa côte nord-est, sans pénétrer à l’intérieur des terres.
« Le décès d’une personne sans domicile fixe qui ne s’était pas mise à l’abri est à déplorer à Saint-Gilles » (ouest), a indiqué la préfecture.
Plusieurs routes secondaires ont été inondées et de nombreux arbres gisaient le long des rues des villes mais le réseau interurbain a été relativement peu touché, a constaté une journaliste de l’AFP, qui a pu circuler autour de Saint-Paul (ouest de l’île).
Quelques signes montrent toutefois la violence avec laquelle le cyclone a frappé l’île: ainsi un bateau de pêche au gros en partie submergé dans le port de plaisance de Saint-Gilles, au sud de Saint-Paul.
Les alertes de la préfecture et de Météo-France ont été suivies à la lettre par les habitants.
Dimanche, la plupart d’entre eux ont fait des courses, notamment pour accumuler des réserves d’eau, et vidé balcons et jardins de tout objet pouvant être emporté.
« Au moment du coucher de soleil (dimanche soir), le ciel avait complètement changé », rapporte au téléphone Yuna Puech, 28 ans, de Saint-Leu (ouest). « Il annonçait le cyclone, il y avait des tourbillons partout dans les nuages ».
Puis la pluie a frappé toute la nuit sa petite case de deux étages, entourée d’immeubles en construction.
Même si elle a l’habitude des pluies et des tempêtes en cette saison, la jeune femme était inquiète à l’idée que le cyclone frappe l’île de plein fouet. Elle est aujourd’hui soulagée: « Il n’a pas été aussi violent qu’annoncé ».
– « Il va y avoir du boulot » –
Joint au téléphone, un habitant de Saint-André (nord) qui souhaite garder l’anonymat dit aussi avoir eu très peur « ce (lundi) matin, quand il y a eu de grosses bourrasques de vent ».
« Une grosse branche d’arbre est tombée sur le capot de ma voiture garée devant chez moi. Heureusement, il n’y a pas eu trop de casse et ce n’est que du matériel », dit-il.
A Saint-Pierre, la grande ville du sud de l’île, la maison de Marc Bénard a elle aussi tenu. « C’est surtout dans la cour (« le jardin » en créole réunionnais) qu’il y a eu de la casse. Plusieurs bananiers ont été cassés par la force des vents », dit-il au téléphone.
« J’ai aussi beaucoup de mangues à terre », poursuit M. Bénard, « j’attends une petite accalmie pour commencer à tout déblayer. Il va y avoir du boulot ».
Autorisés à sortir depuis 13h00 locales (10h00 à Paris), les agents chargés de l’entretien des routes sont déjà à pied d’oeuvre. Leurs collègues d’EDF attendent dès mardi des renforts de métropole pour commencer à rebrancher les foyers privés d’électricité.
Pour autant, le préfet de La Réunion, Jérôme Filippini, a prolongé jusqu’à mardi l’alerte rouge interdisant aux habitants de s’aventurer dehors. « La journée ne sera pas un retour à la normale », a-t-il prévenu, alors que les routes ne seront pas toutes dégagées.
D’autant que si Belal s’éloigne et continue sa route vers l’île Maurice, où les niveaux d’alerte ont été relevés lundi, les vents continuent de souffler sur l’île.
« La nuit et toute la matinée ont été relativement calmes, ça a commencé à bouger en début d’après-midi et là, ça commence à bien souffler », témoigne au téléphone Marie-Jo, une habitante du village de Saint-Joseph (sud-est).
« Mais franchement, je m’attendais à bien pire, vu ce qu’on nous avait annoncé, nous arrivons à gérer »: elle n’a subi que des infiltrations d’eau par les joints de ses fenêtres.