L’armée a utilisé de l’artillerie lourde, des avions de chasse et des navires de guerre, ont affirmé des combattants et des habitants mercredi.
Au début du mois, l’AA a mis fin à un cessez-le-feu avec les généraux birmans en lançant des attaques contre les forces de sécurité dans l’État Rakhine et dans l’État voisin de Chin, ouvrant un nouveau front.
Associée à deux autres groupes ethniques, elle a lancé le mois dernier une offensive d’envergure contre l’armée à la frontière Nord avec la Chine, s’emparant de plusieurs villes et axes importants et provoquant le déplacement de 300.000 personnes fuyant les combats.
« Ils (la junte) tirent continuellement à l’arme lourde sur la ville », a déclaré à l’AFP un habitant de Pauktaw, qui a demandé à rester anonyme pour des raisons de sécurité.
« Hier, un avion de chasse a largué deux bombes qui ont déclenché un incendie », a déclaré cet habitant réfugié dans un village voisin, ajoutant que le feu brûlait toujours à Pauktaw, ville d’environ 20.000 habitants.
L’AA mène depuis des années une guerre intermittente pour l’autonomie de la population de l’ethnie Rakhine qui vit près de la frontière avec le Bangladesh.
Dans un communiqué mercredi, l’AA a déclaré qu’elle « secourait » les civils encore pris au piège à Pauktaw alors que les combats s’y poursuivaient.
L’AA a diffusé sur son compte Telegram des images montrant des panaches de fumée de la ville, avec le son de coups de feu.
Les habitants des villages voisins ont déclaré à l’AFP qu’ils avaient fui leurs maisons à bord de petits bateaux ou à pied sous les pluies de mousson après avoir entendu des rumeurs selon lesquelles l’armée s’approchait de Pauktaw.
Le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a déclaré mardi que l’armée était engagée dans des combats autour de Pauktaw, mais n’a pas donné de détails. Des habitants de Sittwe, la capitale de l’Etat, ont déclaré que l’armée tirait des obus depuis des bases situées autour de Sittwe.
« Ils tirent de l’artillerie depuis Sittwe vers d’autres villes, en particulier Pauktaw, tous les jours, jour et nuit », a déclaré à l’AFP un habitant qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Les récents combats à travers le pays ont déjà fait quelque 200 victimes civiles dont des enfants, selon l’ONU.
Ils constituent le défi militaire le plus important pour la junte depuis sa prise de pouvoir en janvier 2021.