Cette luxueuse plateforme de 1.750 m2 sur deux étages, posée sur un trimaran et ancrée à 600 mètres du bord de mer, peut accueillir jusqu’à 350 personnes et propose d’allier l’expérience d’une plage privée à celle d’une sortie en mer, avec un bar-lounge, un restaurant, une piscine d’eau douce…
Le projet a suscité de vives réactions: une pétition évoquant les nuisances pour la faune, la flore et les riverains lancée l’an dernier a recueilli près de 20.000 signatures, et le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier (Renaissance), a fustigé « une aberration écologique ».
Le maire de Cannes, David Lisnard (Les Républicains), s’est pour sa part élevé contre une « concurrence déloyale » vis-à-vis des plagistes et restaurants de la côte.
Mais la justice, saisie par les promoteurs, a enjoint à l’Etat d’accorder ses autorisations au trimaran.
Les promoteurs de ce projet de 16 millions d’euros mettent en avant leurs efforts en matière de respect de l’environnement du trimaran, qui bat pavillon français et paie donc des taxes à l’Etat.
Ils font valoir que les moteurs tournent au biocarburant, qu’un dessalinisateur fournit l’eau douce et que les déchets et toutes les eaux usées sont retraités à terre…
Canua Island n’est pas le premier bateau à emmener des grands groupes de touristes en excursion en mer, et il gâche nettement moins le paysage de la baie de Cannes que les navires de croisière, a fait valoir à l’AFP Marc Audineau, ancien champion de voile et cheville ouvrière du projet.
« On est le bon élève et au lieu de nous prendre en exemple, on nous attaque », a-t-il déploré.
Compte tenu de la polémique, la plage flottante ne sera pas ouverte au public cette saison. Basée à La Seyne-sur-mer, près de Toulon, elle effectuera des sorties épisodiques au large de différentes communes de la Côte d’Azur pour des événements privés: séminaires d’entreprises, mariages… Les promoteurs ont reçu pour l’instant une trentaine de demandes de réservation.