Nouvel exemple des programmes d’hydrogène vert et de carburants de synthèse (e-fuel), cette unité emploiera 80 personnes. Sa construction devrait démarrer en 2025 pour une mise en service en 2028, a détaillé l’entreprise dans un communiqué.
Créée en 2020 par cinq associés venus du secteur de l’énergie renouvelable, Elyse Energy (siège à Lyon), a également annoncé une opération de financement auprès de deux fonds d’investissement spécialisés: Hy24, qui se présente comme le plus grand fonds au monde dans l’hydrogène bas carbone, et Mirova, filiale de Natixis dédiée à « l’investissement durable ».
Cette opération se fera par obligations convertibles, a précisé à l’AFP le président d’Elyse Pascal Pénicaud, sans dévoiler son montant.
L’entreprise est engagée dans un « programme industriel de 4 milliards d’euros » dans les e-fuels, partagé entre le méthanol et le kérosène durable pour l’aviation. Dans ce dernier secteur, Elyse Energy pilote un projet d’usine à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), prévue pour 2028 (1 milliard d’euros), à partir de biomasse composée principalement de résidus de sylviculture.
La production d’e-carburants, à base d’hydrogène bas carbone issu de l’électrolyse de l’eau et de la réutilisation du CO2 émis par des industriels, contribue à la décarbonation de certains secteurs comme celui de la cimenterie.
Dans l’Isère, le CO2 sera capté auprès des entreprises chimiques de la plateforme et surtout de l’usine de béton Lafarge du Teil (Ardèche).
L’usine, qui bénéficiera également d’un financement du fonds européen pour l’innovation de l’ordre d’une centaine de millions d’euros, vise un objectif de 150.000 tonnes de e-méthanol, destiné aux entreprises chimiques, et au transport maritime, porte-containers et ferries.
« A Roussillon, une barge transporte du méthanol depuis Fos-sur-Mer. Demain, elle pourrait aller de Roussillon à Fos », avec le e-méthanol produit sur place, espère M. Pénicaud, alors que le géant danois du transport maritime Maersk a baptisé le 14 septembre son premier navire au monde fonctionnant au bio-méthanol, étape cruciale dans son plan stratégique pour abandonner progressivement le gazole.
« Aujourd’hui, le e-fuel coûte trois fois plus cher que l’équivalent fossile. Mais les directives européennes en train d’être transposées dans le droit français obligent réglementairement l’industrie, le maritime et l’aérien à décarboner. Ces nouvelles molécules sont encore produites à petite échelle, c’est pourquoi il faut une vision industrielle et programmatique ambitieuses pour réaliser les économies d’échelle », relève M. Pénicaud.