Des chercheurs basés aux Etats-Unis ont utilisé un outil de modélisation de la croissance des algues, en se concentrant sur quatre espèces qui pourraient être cultivées en pleine mer. Cela leur a permis d’évaluer le potentiel théorique d’absorption du CO2 par les algues, qui peuvent le retirer de l’atmosphère en le convertissant en biomasse via la photosynthèse. Ce CO2 est séquestré lorsque cette matière organique tombe au fond des océans.
« Nous estimons que retirer 1 gigatonne (milliard de tonnes) de carbone par an par les algues nécessiterait de mettre en culture plus d’un million de km2 dans les zones économiques exclusives les plus productives, situées dans le Pacifique équatorial », concluent-ils dans la revue Communications earth & environment.
Pour aller au-delà de ce potentiel, les choses se compliquent sérieusement: pour retirer 1 gigatonne supplémentaire de CO2 par ce moyen, il faudrait tripler la surface cultivée, car le processus devient beaucoup moins efficace au-delà des eaux les plus productives.
Le potentiel de cette technique apparaît donc important mais limité au regard de ce qu’il faudrait faire pour limiter le réchauffement climatique.
Selon des analyses récentes citées par les chercheurs, il faudrait, pour limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, retirer de l’atmosphère environ 2,5 à 13 gigatonnes de CO2, en plus de mesures pour réduire fortement les émissions.
La séquestration du carbone par les algues suscite l’intérêt de certaines entreprises. En Norvège, un projet pilote nommé « Seaweed Carbon Solutions » a par exemple été lancé en 2022, soutenu notamment par le géant du pétrole et du gaz Equinor.
Amazon a aussi récemment annoncé participer au financement d’une ferme d’algues qui sera située entre des éoliennes en mer au large des Pays-Bas.