Les deux pays s’étaient mutuellement accusés samedi d’avoir délibérément causé cette collision, survenue près du récif Sabina, connu en chinois sous le nom Xianbin.
De nombreux accrochages ont eu lieu ces derniers mois entre Pékin et Manille, qui se disputent la souveraineté de plusieurs récifs et ilots inhabités en mer de Chine méridionale.
Les garde-côtes philippins ont publié une vidéo de l’incident qui montre d’après eux le navire chinois arrivant derrière le bateau philippin et le percutant volontairement. Ce bâtiment philippin est ancré dans le secteur depuis le mois d’avril afin d’affirmer la revendication de Manille sur cette zone.
Interrogée lundi au sujet de cette vidéo, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a réitéré la position de Pékin selon laquelle le bateau philippin avait délibérément percuté le navire chinois.
« La cause première (…) de l’actuelle escalade de la situation, c’est que les Philippines ont envoyé dans le lagon du récif de Xianbin des navires de garde-côtes qui sont là-bas depuis une longue période et ont tenté de l’occuper de manière permanente », a indiqué Mme Mao lors d’un point presse régulier.
« Les actions de la Chine au niveau du récif de Xianbin visent à défendre ses droits et intérêts. Elles ont pour but de sauvegarder la souveraineté territoriale et les droits et intérêts maritimes de la Chine. Elles sont légitimes et légales. »
Le récif est situé à 140 km à l’ouest de l’île philippine de Palawan et à 1.200 kilomètres de celle, chinoise, de Hainan.
La collision de samedi était le cinquième incident en mer de Chine méridionale avec la Chine en août, selon le porte-parole des garde-côtes philippins, Jay Tarriela.
La Chine revendique, au nom de raisons historiques, la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie), aux prétentions rivales.
Depuis l’arrivée au pouvoir en 2022 du président philippin Ferdinand Marcos, Manille affirme plus fermement ses prétentions de souveraineté sur certains récifs disputés, face à Pékin qui ignore une décision de justice internationale selon laquelle ses revendications ne reposent sur aucune base juridique.