« M. le préfet (Pascal) Lelarge (…) a vidé les caisses de la Collectivité de Corse (CDC) comme un voleur », a fustigé le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, dénonçant un « acte d’une violence symbolique sans précédent », qui vise à « étrangler budgétairement la CDC et la placer sous tutelle », ajoute-t-il.
Cette stratégie a pour objectif, selon lui, de « faire échouer la majorité territoriale nationaliste »: « Mais au-delà de cette animosité politique, c’est bien la Corse et les Corses que l’on condamne à mort à travers la politique (…) menée par Paris », a-t-il dénoncé.
« Inutile de vous dire que nous ne l’accepterons pas », a souligné M. Simeoni, en regrettant que « l’argent des Corses a été pris sur le compte de la CDC avant que je sois prévenu ». Le président du conseil exécutif a souligné avoir proposé à l’Etat, en vain, de négocier la réduction ou l’annulation de ces 9,2 millions d’euros d’intérêts dus à la compagnie maritime Corsica Ferries.
« C’est invraisemblable qu’un Etat qui est en charge de l’intérêt général choisisse pour appauvrir une collectivité de brader l’argent public sans aller à une discussion avec des créanciers privés », a-t-il martelé, assurant que les 50 millions d’euros promis par l’Etat, début décembre, pour aider à payer l’amende globale de 86,3 millions d’euros due dans le cadre de ce conflit autour de la Corsica Ferries « n’avaient pas été versés ».
M. Simeoni a demandé « solennellement au gouvernement d’expliquer publiquement s’il est solidaire ou pas de l’infamie commise par le préfet Lelarge », attendant une réponse d’ici une semaine.
Fin septembre, la Collectivité de Corse avait été définitivement condamnée par le Conseil d’Etat à payer 86,3 millions d’euros à Corsica Ferries, en réparation du préjudice lié au « subventionnement illégal » de sa concurrente, l’ex-Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), entre 2007 et 2013.
Depuis, un véritable bras de fer a été engagé entre l’Etat et Gilles Simeoni, qui a pointé la « responsabilité politique et juridique » de l’Etat dans cette condamnation refusant de payer en totalité l’amende et ses intérêts.
Début décembre, le gouvernement avait annoncé débloquer 50 millions d’euros pour l’aider à payer cette amende.