A travers l’immense île arctique, plus de 4.500 Inuites, sur quelque 9.000 femmes fertiles ont subi, sans leur consentement ou, pour les mineures, celui de leurs parents, la pose d’un stérilet imposée par les autorités danoises entre la fin des années 1960 et le début des années 1990.
D’après un décompte des autorités sanitaires locales, la pratique s’est partiellement poursuivie après 1991 quand le Groenland est devenu responsable de son système de santé.
Les 15 femmes qui ont subi cette contraception forcée après 1991 vont être indemnisées à hauteur de 300.000 couronnes (40.000 euros).
« Le plus important est de leur présenter des excuses. Nous le faisons maintenant en reconnaissant qu’elles ont été traitées de manière inacceptable », a dit le ministre des Finances Erik Jensen au radiodiffuseur public KNR, expliquant qu’une enveloppe de 4,5 millions de couronnes (603.000 euros) était réservé pour les indemnités dans le budget 2025.
« Nous espérons être considérés comme des modèles parce que nous assumons la responsabilité du fait que les femmes ont vécu quelque chose d’inacceptable », a ajouté M. Jensen.
Ces excuses interviennent dans un contexte de tensions entre Nuuk et Copenhague sur ce sujet.
Le gouvernement danois a indiqué qu’il ne se prononcerait qu’après la publication des conclusions d’une vaste enquête sur la stérilisation forcée qui doivent être publiées au printemps. Le gouvernement groenlandais a lui lancé une enquête sur la nature des violations des droits humains subis par les femmes.
Parallèlement, 143 victimes ont porté plainte contre le Danemark. Le procès pourrait être instruit en 2025.