Le déploiement dans l’Union européenne à partir du 12 octobre de ce nouveau système se fera sur « toutes les frontières extérieures » de la France, mais de « manière modeste » avec quelques voyageurs contrôlés dans un premier temps, a détaillé mardi le ministère.
L’objectif est d’atteindre l’enregistrement de 100% des voyageurs des pays tiers dans les six prochains mois.
Les temps d’attente seront « plus longs » aux postes frontières, a-t-il reconnu, relevant l’ampleur de la tâche pour le pays qui, en 2024, a enregistré un record de 100 millions de visiteurs étrangers.
« Si l’attente est trop importante, alors il y aura la possibilité de suspendre le système par biométrie pour revenir aux contrôles » préexistant, a-t-il précisé.
Les voyageurs pourront également se pré-enregistrer sur des bornes installées dans les aéroports, les ports et les gares, en amont du contrôle frontalier.
Ce nouveau système d’entrée-sortie (EES) recensera dans un fichier commun aux pays de l’UE les noms, numéros de passeport, empreintes digitales et photos de tous les ressortissants de pays tiers se rendant en Europe en remplacement du tampon manuel.
Il permettra ainsi de connaître leurs dates d’entrée et de sortie, afin de suivre les dépassements de séjour et les refus d’entrée.
Le ministère de l’Intérieur français précise qu’il pourra aussi connaître grâce au système, les « détournements » de visas — si une personne est entrée avec un visa touristique transformé plus tard en visa vie privée et familiale — et savoir si une personne déboutée du droit d’asile n’est pas repartie de l’espace Schengen.
Ces données pourront être consultées par les autorités comme les préfectures, les services de gendarmerie et de police, et « conservées jusqu’à cinq ans », selon la même source.
En débat depuis 2017, l’EES a suscité la réticence de certaines compagnies aériennes qui craignent qu’il n’allonge les files d’attente dans les aéroports.
Vingt-neuf pays participeront à ce contrôle automatisé: tous les pays de l’UE mis à part Chypre et l’Irlande. Mais aussi l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.
« Aucune sanction » n’est prévue pour les pays qui ne l’appliqueraient pas, a relevé mardi le ministère de l’Intérieur français.