L’alerte a été donnée vendredi à 00H18 pour un incendie à l’agence « Rent a Car » de l’aéroport de Calvi où, au total, deux algeco d’accueil, une terrasse et cinq véhicules, dont deux hybrides, ont été complètement détruits par les flammes, selon les pompiers de Haute-Corse. Deux autres véhicules ont été en partie touchés.
« A ce stade des premières constatations, l’hypothèse d’un incendie criminel est privilégiée », a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, qui a ouvert une enquête pour destruction par moyen dangereux confiée à la gendarmerie de Corse.
Mardi, déjà à Calvi, cinq bateaux semi-rigides appartenant à trois sociétés différentes ont été incendiés par des personnes munies de bidons d’essence, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
Dans cette même commune du nord-ouest de la Corse, mercredi, c’était au tour d’un luxueux catamaran également dédié aux excursions d’être détruit par les flammes.
Dans les deux cas, selon le procureur, l’hypothèse d’une origine criminelle est « privilégiée ».
Un lien est fait entre deux de ces incendies et une équipe criminelle bien connue, ont indiqué vendredi à l’AFP plusieurs sources proches du dossier.
Interrogé par l’AFP sur les incendies de bateaux d’excursion, un spécialiste de la sécurité en Corse a expliqué que depuis des décennies « la batellerie en Corse est attractive pour la criminalité organisée, parce que ça n’est pas très difficile de blanchir (de l’argent) dans ce secteur ».
Pour Ange Santini, le maire (LR) de Calvi, ces incendies qu’il condamne ne devraient « pas véritablement impacter » la saison touristique de sa ville: « ceux qui viennent chez nous ont déjà réservé depuis longtemps » mais « ce climat délétère de violences est en train d’aspirer la Corse par le fond », a-t-il déclaré à l’AFP.
A Bastia, le ministre de la Justice Gérald Darmanin est venu jeudi annoncer la création d’un pôle judiciaire régional contre la criminalité organisée, avec notamment 17 magistrats supplémentaires d’ici 2027.
« Ce pôle va traiter d’affaires, d’extorsion par exemple, qui donnent de graves dysfonctionnements et qui enrichissent la criminalité organisée et qui, aujourd’hui, ne sont pas traitées par manque de renforts, par manque de pôle spécialisé », a déclaré M. Darmanin.