« Cette dame permet que Trinité-et-Tobago soit utilisé comme un porte-avions contre le Venezuela, et nous allons agir de toutes les manières possibles pour que le Venezuela soit respecté », a déclaré le président de l’Assemblée nationale Jorge Rodriguez, avant la décision approuvée à l’unanimité des députés.
Lundi, le président Nicolas Maduro a annoncé la suspension des contrats gaziers avec l’archipel situé à une dizaine de kilomètres à peine des côtes du Venezuela.
Les relations entre le Venezuela et son petit voisin anglophone se sont détériorées depuis l’arrivée en mai 2025 à la tête du gouvernement de Kamla Persad-Bissessar, qui dénonce avec virulence le pouvoir vénézuélien.
Washington a dépêché sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d’une opération contre le trafic de drogue, visant particulièrement le Venezuela et M. Maduro.
L’un de ces bâtiments, l’USS Gravely, est arrivé à Port-d’Espagne dimanche et y restera jusqu’à jeudi pour des exercices avec les forces trinidadiennes.
Les Etats-Unis procèdent depuis début septembre, essentiellement dans les eaux caribéennes mais également dans le Pacifique, à des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme étant celles de narcotrafiquants qualifiés de « terroristes ». Leur légalité est largement mise en doute par les experts.
Quatorze embarcations ont été ainsi frappées, ce qui a causé la mort d’au moins 57 personnes, selon un comptage de l’AFP reposant sur des chiffres du gouvernement américain.
« Cette dame (Première ministre) mène Trinité-et-Tobago vers l’abîme. Tous les pays des Caraïbes et d’Amérique latine rejettent ce déploiement militaire », a assuré la députée Iris Valera, qui a présenté le texte au Parlement.
« Madame Kamla (…) Vous ne vous souciez pas de votre peuple, tout comme vous ne vous êtes pas souciée lorsque ce déploiement militaire dans les Caraïbes a tué deux citoyens trinidadiens », a-t-elle ajouté en référence à une des frappes américaines sur des embarcations présentés comme celles de narco-trafiquants.
Les autorités trinidadiennes n’ont pas confirmé le décès de deux de leurs ressortissants mais les familles de deux « disparus » ont réalisé des funérailles, a constaté un journaliste de l’AFP dans l’archipel.
Trinité-et-Tobago prépare une opération d' »expulsion massive » d’immigrants illégaux, selon un document du gouvernement auquel l’AFP a eu accès mardi. Un peu moins de 40.000 Vénézuéliens vivent dans cet archipel situé à une dizaine de kilomètres à peine des côtes du Venezuela.




