« Netanyahu n’est pas exactement la personne qui a le droit de donner des leçons à qui que ce soit alors qu’il commet les atrocités qu’il commet à Gaza », a dit la ministre de la Défense espagnole, Margarita Robles, à la chaîne Antena 3.
Mme Robles réagissait ainsi à un message publié jeudi sur X par le bureau de M. Netanyahu et accusant M. Sanchez d’avoir proféré une « menace génocidaire » à l’encontre d’Israël.
Lundi, le chef du gouvernement espagnol avait annoncé des mesures pour « mettre un terme au génocide à Gaza », tout en suggérant que celles-ci étaient une manière de lutter contre l’offensive israélienne sur le territoire palestinien par d’autres moyens que la force militaire notamment.
« L’Espagne, comme vous le savez, n’a pas de bombes nucléaires. Elle n’a pas non plus de porte-avions ni de grandes réserves de pétrole. A elle seule, elle ne peut pas arrêter l’offensive israélienne, mais cela ne veut pas dire que nous cesserons d’essayer », avait-il alors déclaré.
« Le Premier ministre espagnol Sanchez a déclaré hier que l’Espagne ne peut pas arrêter la bataille d’Israël contre les terroristes du Hamas car +l’Espagne n’a pas d’armes nucléaires+. C’est une menace génocidaire flagrante contre le seul Etat juif du monde », a déclaré jeudi le bureau de M. Netanyahu.
Dès jeudi soir, le ministère des Affaires étrangères espagnol avait publié un communiqué indiquant que « le peuple espagnol est ami du peuple d’Israël comme du peuple de Palestine » et dénonçant les propos des services du Premier ministre israélien comme « mensongers et diffamatoires. »
Cette série d’échanges très virulents intervient à l’issue d’une semaine de fortes tensions entre Israël et l’Espagne. Après les mesures annoncées par M. Sanchez pour Gaza, l’ambassadrice espagnole a été rappelée d’Israël.
Israël, de son côté, n’avait déjà plus d’ambassadeur à Madrid depuis la reconnaissance de l’Etat de Palestine par le gouvernement espagnol en mai 2024.
Le socialiste Pedro Sanchez est une des voix européennes les plus critiques à l’égard de la campagne militaire que mène Israël à Gaza depuis le 7 octobre 2023 en représailles à l’attaque sans précédent lancée ce jour-là sur son sol par le mouvement islamiste palestinien Hamas.