Croisière: livraison du MSC Euribia à Saint-Nazaire, un “modèle de durabilité” contesté

Saint-Nazaire, 1 juin 2023 (AFP) – Les chantiers de l’Atlantique ont procédé mercredi à la cérémonie de livraison du paquebot MSC Euribia, décrit par son armateur comme un « modèle de durabilité », une affirmation contestée par l’ONG Transport & Environment.

Après le MSC World Europa, livré en octobre 2022, le MSC Euribia est le second navire de l’armateur italo-suisse MSC Croisières à fonctionner au gaz naturel liquéfié (GNL).

Selon l’armateur, il émettra jusqu’à 19% de gaz à effet de serre de moins par jour et par passager comparé aux bateaux utilisant des carburants traditionnels.

« Il y a une problématique environnementale avec les navires de croisière et on est en train de la résoudre », a estimé Patrick Pourbaix, directeur général France de MSC Croisières, qui a réduit la vitesse de sa flotte à 14 noeuds et raccourci ses itinéraires.

Conçu pour réduire son impact environnemental, ce bateau de 331 mètres de long peut transporter 6.334 passagers.

Il possède un système avancé de traitement des eaux usées et des déchets ainsi que des outils numériques pour optimiser sa consommation énergétique.

Il peut également se brancher sur un port doté de prises électriques pour couper ses moteurs à quai.

Pour se rendre au port de Copenhague, où il sera officiellement inauguré le 8 juin, le paquebot sera exceptionnellement propulsé par du bio GNL, réalisant ainsi selon MSC, « la première croisière mondiale à zéro émission nette de gaz à effet de serre ».

Interrogée par l’AFP, l’ONG Transport & Environment basée à Bruxelles, experte en matière de solutions pour le climat, conteste les affirmations de l’industrie de la croisière.

« Le GNL est composé en majorité de méthane qui a un effet sur le réchauffement climatique. A court terme, il est 80 fois plus puissant que le CO2 », estime Fanny Pointet, responsable maritime au bureau français de l’ONG.

« Sur l’ensemble de son cycle de vie, l’empreinte carbone d’un paquebot de croisière au GNL est pire que celui qui tourne au diesel », ajoute-t-elle, préférant au GNL « des carburants propres comme l’hydrogène ou des carburants de synthèse basés sur l’hydrogène ».

Les chantiers de l’Atlantique ont également procédé à la cérémonie des pièces du futur MSC World America, livrable en 2025, également au GNL. Ce sera le 19e bateau construit par les chantiers français pour MSC depuis 2003.

L’armateur a laissé entendre que deux nouvelles commandes de paquebots au GNL étaient en discussion avec le constructeur français.

Voir les autres articles de la catégorie

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.