Après le MSC World Europa, livré en octobre 2022, le MSC Euribia est le second navire de l’armateur italo-suisse MSC Croisières à fonctionner au gaz naturel liquéfié (GNL).
Selon l’armateur, il émettra jusqu’à 19% de gaz à effet de serre de moins par jour et par passager comparé aux bateaux utilisant des carburants traditionnels.
« Il y a une problématique environnementale avec les navires de croisière et on est en train de la résoudre », a estimé Patrick Pourbaix, directeur général France de MSC Croisières, qui a réduit la vitesse de sa flotte à 14 noeuds et raccourci ses itinéraires.
Conçu pour réduire son impact environnemental, ce bateau de 331 mètres de long peut transporter 6.334 passagers.
Il possède un système avancé de traitement des eaux usées et des déchets ainsi que des outils numériques pour optimiser sa consommation énergétique.
Il peut également se brancher sur un port doté de prises électriques pour couper ses moteurs à quai.
Pour se rendre au port de Copenhague, où il sera officiellement inauguré le 8 juin, le paquebot sera exceptionnellement propulsé par du bio GNL, réalisant ainsi selon MSC, « la première croisière mondiale à zéro émission nette de gaz à effet de serre ».
Interrogée par l’AFP, l’ONG Transport & Environment basée à Bruxelles, experte en matière de solutions pour le climat, conteste les affirmations de l’industrie de la croisière.
« Le GNL est composé en majorité de méthane qui a un effet sur le réchauffement climatique. A court terme, il est 80 fois plus puissant que le CO2 », estime Fanny Pointet, responsable maritime au bureau français de l’ONG.
« Sur l’ensemble de son cycle de vie, l’empreinte carbone d’un paquebot de croisière au GNL est pire que celui qui tourne au diesel », ajoute-t-elle, préférant au GNL « des carburants propres comme l’hydrogène ou des carburants de synthèse basés sur l’hydrogène ».
Les chantiers de l’Atlantique ont également procédé à la cérémonie des pièces du futur MSC World America, livrable en 2025, également au GNL. Ce sera le 19e bateau construit par les chantiers français pour MSC depuis 2003.
L’armateur a laissé entendre que deux nouvelles commandes de paquebots au GNL étaient en discussion avec le constructeur français.