« RIP AGRI », « Non Mercosur », « Mange Français » ou encore « Stop taxe », peut-on lire sur un cercueil placé devant la villa en briques rouges du couple présidentiel, gardée par des forces de l’ordre.
Quelques sacs de fumier, des pneus, des choux et des branchages ont aussi été déversés à proximité de la maison avec des bennes.
L’action, censée durer toute la journée, se veut « symbolique », explique Benoît Hédin, vice-président du syndicat agricole FDSEA du territoire de Montreuil-sur-Mer.
Ce mouvement « vise la politique européenne menée aujourd’hui, car nous sommes en train de refaire marche arrière. Nous manifestons contre l’accord Mercosur, la baisse de la PAC, la taxe sur les engrais, la concurrence déloyale… C’est un ras-le-bol généralisé », affirme-t-il.
« Cela fait deux ans que l’on manifeste et rien ne bouge, aucune décision politique n’est prise. On est toujours les dindons de la farce: on importe des produits qui n’ont aucune contrainte réglementaire et qui nous concurrencent à des prix sur lesquels il est impossible de s’aligner », déplore Marc Delaporte, un autre agriculteur venu manifester au Touquet.
« J’ai toujours soutenu les agriculteurs. Ce n’est pas la première fois qu’ils viennent au Touquet: ils cherchent une action symbolique pour se faire entendre », a déclaré à l’AFP le maire LR de la commune, Daniel Fasquelle, présent sur place dans la matinée.
« Je les défends face au Mercosur ». Les Hauts-de-France sont une région d’élevage et « l’on sait très bien que » dans le cadre de cet accord, les filières d’élevage « souffriraient particulièrement », a ajouté M. Fasquelle, estimant que les manifestants veulent « mettre la pression sur le président de la République », dont la position sur le sujet « n’a pas toujours été très claire ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est dite vendredi « confiante » de parvenir à signer l’accord commercial avec les pays du Mercosur en janvier, après un report provoqué par la France et l’Italie sur fond de la colère agricole.
Mais ce report n’est « pas suffisant » pour la FNSEA, le premier syndicat agricole français, qui a appelé ses adhérents à rester mobilisés.
Négocié depuis plus de 25 ans, ce traité de libre-échange permettrait notamment à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins et spiritueux en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay.
Dans le sens inverse, il faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées.




