Lancé lundi en fin d’après-midi, le blocage se poursuivait mardi matin, a témoigné le représentant CGT Patrick-Guy Leveille.
« Il y a une centaine de gens sur place. Une partie est restée toute la nuit, et la relève est arrivée », a-t-il déclaré à l’AFP vers 08H30.
La direction devrait rencontrer les salariés à midi, a indiqué M. Leveille.
Le groupe norvégien a annoncé en juin la suppression de 400 postes en Bretagne, dont près de 300 (CDI et intérimaires) à Poullaouen, où Marine Harvest possède un site de production et un autre d’expédition de saumon fumé.
Les salariés avaient commencé à bloquer le site vers 17H00, a rapporté le maire de la localité, Didier Goubil (DVD).
Pour son confrère Christian Troadec, maire (DVG) de Carhaix, « ils sont en train de tenter de sauver leur emploi et on pense que c’est possible ».
En juin, Marine Harvest avait annoncé son intention de fermer au premier semestre 2014 ses sites de Poullaouen (187 CDI et une centaine d’intérimaires) et de Châteaugiron (125 CDI et une cinquantaine d’intérimaires), en Ille-et-Vilaine.
Une réorganisation cruciale « pour pérenniser les activités françaises du groupe », avait justifié Marine Harvest.
« La décision de fermer Poullaouen est actée, ils ne vont pas faire machine arrière », avait estimé M. Leveille, représentant CGT à Landivisiau, autre site de Marine Harvest, où la direction prévoit d’investir 8 millions d’euros sur les deux années à venir.
Dans un premier temps, certains manifestants souhaitaient une renégociation à la hausse des primes supra-légales de licenciement mais « à présent, ce que les gens veulent, c’est le maintien en l’état du site de production », a souligné M. Leveille mardi.
Les représentants du personnel à Poullaouen n’étaient pas joignables mardi matin.
Selon M. Leveille, le site de production de Poullaouen fermerait le 31 mai au lieu du 31 mars. Le site d’expédition fermerait quant à lui le 31 décembre 2015 au lieu de fin mars 2014.
La direction propose 80 postes à Landivisiau, dans le cadre de la mobilité, selon la CGT. Un nouveau CCE est prévu mercredi, a indiqué la CGT.
M. Troadec souhaite de son côté « soit une réindustrialisation du site par Marine Harvest elle-même, soit par un repreneur que Marine Harvest doit trouver », a-t-il dit à l’AFP.
Le dossier Marine Harvest doit figurer au menu de discussions mardi soir à Rennes entre le préfet de région et les représentants des « Bonnets rouges », dont M. Troadec, au sujet du pacte d’avenir pour la Bretagne face à la crise aiguë du secteur agroalimenaire et agricole.
Soulignant que le groupe Marine Harvest est bénéficiaire, M. Troadec a indiqué vouloir demander « l’interdiction pour une entreprise qui fait des profits de laisser ses salariés sur le carreau ».
Grâce à une flambée des cours due à une hausse de la demande mondiale de saumon, le groupe norvégien a connu une forte hausse de ses revenus en 2013, dégageant un bénéfice opérationnel de 2,18 milliards de couronnes norvégiennes (270 millions d’euros) sur les neuf premiers mois de l’année, en hausse de 380% sur un an.
Sur l’ensemble de l’année 2012, Marine Harvest avait affiché un bénéfice opérationnel de 643 millions de couronnes, soit 80 millions d’euros. Son bénéfice net s’est établi à 412 millions de couronnes, soit 51 millions d’euros.
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