Cela porte le nombre total de frappes américaines connues visant des bateaux de narcotrafiquants à au moins huit, la plupart en mer des Caraïbes, pour un bilan d’au moins 34 morts.
« Deux narcoterroristes se trouvaient à bord du navire lors de la frappe, qui a été menée dans les eaux internationales. Les deux terroristes ont été tués et aucun membre de l’armée américaine n’a été blessé lors de cette frappe » qui a eu lieu mardi, a précisé Pete Hegseth sur son compte X.
« Tout comme Al-Qaïda a déclaré la guerre à notre patrie, ces cartels déclarent la guerre à notre frontière et à notre peuple. Il n’y aura ni refuge ni pardon, seulement la justice », a-t-il écrit.
D’après Washington, les cartels impliqués dans le narcotrafic, dont plusieurs ont été classés « organisations terroristes », sont devenus au fil des dernières décennies « plus armés, mieux organisés, et violents » et ils « provoquent illégalement et directement la mort de dizaines de milliers de citoyens américains chaque année ».
« En réponse (…), le président a déterminé que les Etats-Unis étaient engagés dans un conflit armé non international avec ces organisations terroristes désignées », selon une récente notice du Pentagone au Congrès obtenue par l’AFP.
Mais Washington n’a pas publié de preuves à l’appui de son affirmation selon laquelle les cibles de ses frappes sont des trafiquants de drogue.
La légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n’ont pas été interceptés ou interrogés, fait débat.
Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires de guerre dans les Caraïbes et dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d’une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela.
– Tensions régionales –
Washington accuse le président vénézuélien Nicolas Maduro et son gouvernement d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis. Caracas dément vigoureusement et affirme que l’administration Trump cherche à imposer un changement de régime dans le pays et à s’emparer de ses importantes réserves de pétrole.
Une récente frappe américaine a visé un sous-marin en mer des Caraïbes et laissé, pour la première fois, deux survivants. Ils ont été renvoyés dans leurs pays d’origine, la Colombie et l’Equateur.
Traditionnellement alliés, la Colombie et les Etats-Unis traversent une période de tensions avivées par ces frappes.
Le dirigeant colombien Gustavo Petro a dénoncé récemment l' »assassinat » d’un de ses ressortissants, tué dans une frappe américaine, et accusé les Etats-Unis d’avoir violé l’espace maritime colombien.
Après ces déclarations, Donald Trump a qualifié M. Petro de « baron de la drogue » et annoncé l’arrêt des aides financières américaines versées à Bogota.
M. Petro a cependant rencontré lundi soir John McNamara, chargé d’affaires de l’ambassade américaine à Bogota, « dans le but de résoudre l’impasse actuelle dans les relations bilatérales », selon un communiqué du ministère colombien des Affaires étrangères.