Ce nouvel incident, le 2e en un mois impliquant la navigation dans ce passage maritime stratégique, survient à un moment de tensions accrues entre Téhéran et Washington, qui a accusé l’Iran d’être derrière le premier incident de mai.
La Ve Flotte américaine, basée à Bahreïn, a indiqué jeudi avoir reçu deux « appels de détresse » tôt dans la matinée émanant de pétroliers en mer d’Oman qui auraient été la cible d’une « attaque ».
L’Iran a par la suite parlé d' »accident » et indiqué avoir porté secours à « deux tankers étrangers » en mer d’Oman, via l’agence officielle Irna citant « une source informée ».
« Quarante-quatre marins ont été sauvés des eaux par une unité de secours de la Marine (iranienne) de la province d’Hormozgan (sud de l’Iran, NDLR) et transférés au port de Bandar-é Jask », a écrit l’agence Irna.
Selon cette même source, le premier « accident » a eu lieu à 08H50 (04H20 GMT) à 25 mille nautiques de Bandar-é Jask à bord d’un navire battant pavillon des île Marshall et transportant une cargaison d’éthanol chargée au Qatar et à destination de Taïwan.
« Une heure plus tard, à 09H50, le deuxième navire a pris feu à 28 milles nautiques de Bandar-é Jask », a ajouté l’agence officielle.
Irna fait état d’informations de presse selon lesquelles ce deuxième navire transportait du méthanol chargé dans un port saoudien et à destination de Singapour.
La Ve Flotte a précisé dans un communiqué être au « courant d’une attaque signalée contre des pétroliers dans le Golfe d’Oman ».
« Des forces navales américaines dans la région ont reçu deux appels de détresse distincts, à 06H12 locales et un second à 07h00 locales », a-t-elle ajouté.
Le communiqué précise que « des navires américains sont sur zone et prêtent assistance ».
Les cours du pétrole ont brusquement grimpé après l’annonce d’un « incident » en mer d’Oman par un service d’information sur la navigation commerciale géré par la Royal Navy britannique.
– Les prix du pétrole bondissent –
« Le Royaume-Uni et ses partenaires sont en train d’enquêter », a déclaré l’United Kingdom Marine Trade Operations (UKMTO) sur son site internet, sans donner de précisions.
Les prix du pétrole ont gagné 3% jeudi au début des échanges européens, les opérateurs s’inquiétant de la situation dans le Golfe après les informations sur ce nouvel incident.
Vers 08H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août grimpait de 1,70 dollar (2,83%) à 61,67 dollars. Le baril de WTI pour livraison en juillet montait de 1,38 dollar (2,70%) à 52,52 dollars.
L’agence de presse S&P-Platts a cité de multiples sources de transport maritime en Asie pour indiquer que l’un des pétroliers, le Front Altair, construit en 2016 et battant pavillon des îles Marshall, avait pris feu en mer d’Oman.
Selon un communiqué de la Direction norvégienne des affaires maritimes, le pétrolier Front Altair, propriété du groupe norvégien Frontline, a été « attaqué » jeudi matin entre les Emirats et l’Iran, trois explosions ayant été signalées à bord.
La compagnie BSM Ship Management (Singapour) a indiqué qu’un de ses navires, le Kokuka Courageous, avait été la cible d’un « incident de sécurité » et que les 21 membres d’équipage avaient abandonné le bateau et qu’ils avaient été secourus.
La chaîne en anglais de la télévision d’Etat iranienne Press TV avait auparavant signalé sur Twitter que deux pétroliers avaient été visés en mer d’Oman, faisant état de deux explosions consécutives.
Le 12 mai, quatre navires –deux saoudiens, un émirati et un norvégien– dont trois pétroliers, avaient été endommagés par des « actes de sabotage » attribués à l’Iran par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis.
Ce nouvel incident ajoute à la tension dans le Golfe, déjà ravivée par une attaque mercredi, revendiquée par les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, contre un aéroport saoudien.
Vingt-six civils de différentes nationalités ont été blessés dans cette attaque à laquelle Ryad a promis de riposter avec force.
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