« Contre le chômage et la précarité: dockers en lutte pour le droit au travail », clamait une banderole brandie par les protestataires, qui ont tiré des pétards et des fumigènes au cours de cette manifestation bruyante mais sans incident, à laquelle ont participé environ une centaine de dockers venus notamment de France, d’Espagne, de Belgique ou du Danemark.
Les travailleurs des ports de Lisbonne, Setubal (sud), Figueira da Foz (centre) et Aveiro (nord) sont en grève partielle depuis la mi-août, refusant de faire des heures supplémentaires.
Une partie du trafic marchandises a depuis été détournée vers les ports de Leixoes (nord) et Sines (sud) pour réduire l’impact de ce mouvement social qui, selon les estimations du gouvernement, coûte à l’économie portugaise environ 400 millions d’euros par mois.
Alors que les manifestants s’étaient déjà dispersés, les élus de la coalition gouvernementale de centre-droit et de l’opposition socialiste ont approuvé la loi visant à libéraliser le travail portuaire et à baisser les tarifs de 25% à 30%.
« Les ports sont un secteur clé pour rendre l’économie portugaise plus compétitive », a déclaré le ministre de l’Economie, Alvaro Santos Pereira, au cours du débat parlementaire, tout en se disant prêt à introduire des amendements à la proposition votée jeudi en première lecture.
« Avec cette loi, une partie de nos postes de travail seront supprimés au profit de travailleurs précaires, privés des conditions de travail actuelles », a toutefois affirmé à l’AFP José Gaspar, du Syndicat des dockers de Lisbonne.
En solidarité avec les dockers portugais, les syndicats affiliés au Conseil international des travailleurs portuaires (IDC) ont appelé à un arrêt de travail de deux heures. En France, ce débrayage devait toucher 80% de l’activité portuaire, selon la Fédération nationale des ports et docks CGT.
Le mouvement des dockers a pesé sur les exportations et entraîné une baisse de celles-ci en septembre alors que le pays, sous assistance financière internationale, dépend des marchés extérieurs pour freiner sa récession.
Le Parlement portugais a approuvé mardi un budget d’une rigueur sans précédent pour l’an prochain afin de réduire ses déficits et respecter les engagements pris par le gouvernement auprès de ses créanciers, l’Union européenne et le Fonds monétaire international.