Onze mois après celui d’Esrange en Suède voisine, le « port spatial d’Andøya », présenté par ses partenaires comme « le premier port spatial opérationnel d’Europe continentale », a été inauguré par le futur roi de Norvège, le prince Haakon.
Sur fond de froid avec la Russie qui la prive d’un accès à ses cosmodromes et ses lanceurs, le site doit aider l’Europe à renforcer son autonomie pour la mise en orbite de satellites de petite et moyenne tailles.
La base de lancement, qui devrait compter à terme plusieurs pas de tir, a été construite sur un site de l’entreprise publique norvégienne Andøya Space, jusqu’à présent utilisé pour des tirs de fusées suborbitales d’expérimentation scientifique.
La première fusée spatiale à être lancée depuis cette île proche de l’archipel idyllique des Lofoten devrait être le Spectrum, un engin de deux étages capable d’emporter jusqu’à 1 tonne, développé par la start-up allemande Isar Aerospace.
La date du premier lancement n’est pas encore connue, mais Isar Aerospace dit cibler l’envoi vers Andøya d’un premier lanceur d’ici la fin de l’année dans l’optique d’un premier vol d’essai « aussi tôt que possible ».
« Ces cinq dernières années, nous avons construit une fusée qui contribuera à résoudre le goulot d’étranglement le plus critique de l’industrie spatiale européenne: un accès souverain et compétitif à l’espace », a déclaré son directeur général, Daniel Metzler, dans un communiqué.
Grâce à son emplacement dans l’Arctique, la base d’Andøya est idéalement placée pour la mise en orbite de petits satellites polaires ou héliosynchrones, c’est-à-dire qui passent au-dessus de n’importe quel point de la planète à la même heure solaire, une caractéristique utile pour l’observation de la Terre et la météorologie.
Des Açores portugaises à l’Andalousie espagnole en passant par le Royaume-Uni, les projets européens concurrents sont nombreux et souvent déterminés à tirer les premiers.
En Grande-Bretagne, la société Virgin Orbit du milliardaire Richard Branson, qui utilisait un Boeing 747 pour faire décoller une fusée en altitude, a fait son premier lancement en début d’année, mais celui-ci s’est conclu par un échec. La société a mis fin à ses activités.
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