Partant du port de Vigo, en Galice, dans le nord-ouest, où se trouvent la plupart des chantiers navals d’Espagne, plusieurs centaines de manifestants ont rejoint le centre de la ville.
Arrivés devant les bureaux de l’agence européenne de la pêche, certains ont grimpé jusqu’à un balcon d’où ils ont déployé le drapeau noir marqué de six étoiles rouges entourant un navire qui représente les chantiers de la région.
Derrière une banderole proclamant « Secteur naval, solution », les employés de deux chantiers, La Naval et Zamakona, ont également défilé à Sestao, au Pays basque.
Les syndicats avaient appelé à une journée de grève et de manifestations jeudi pour coïncider avec une réunion organisée à Bruxelles entre une délégation espagnole menée par le ministre de l’Industrie, José Manuel Soria, accompagné de représentants du secteur, et le vice-président de la Commission européenne et commissaire en charge de la Concurrence, l’Espagnol Joaquin Almunia.
Craignant pour la survie du secteur naval espagnol, la délégation voulait tenter de convaincre Bruxelles de ne pas lui réclamer le remboursement des aides publiques perçues entre 2005 et 2011.
M. Almunia a légèrement assoupli sa position initiale jeudi en demandant que seuls les investisseurs ayant financé l’achat de navires remboursent les aides reçues. Mais les chantiers navals jugent inévitable que leurs partenaires se retournent ensuite contre eux.
Demander le remboursement des aides uniquement aux investisseurs « ne règle pas le problème « , a averti le président de la région de Galice, Alberto Nuñez Feijoó. « Il y a moins de nuages qu’avant mais on peut être sûrs qu’il va pleuvoir », a-t-il résumé.
La solution proposée a donc été jugée « insuffisante » par la délégation espagnole, qui a appelé Bruxelles à revoir sa position avant la décision finale attendue le 17 juillet.
La Commission européenne doit se prononcer mercredi prochain sur le système d’avantages fiscaux dont le secteur a bénéficié entre 2005 et 2011 et qui représentent un montant de près de 3 milliards d’euros.
Représentant 19 chantiers navals privés du pays, notamment en Galice, au Pays Basque, dans la région de Valence et en Catalogne, l’association Pymar affirme que le remboursement entraînerait « la fin de l’industrie navale privée en Espagne » et la perte de 87.000 emplois.