L’Espagne veut défendre son patrimoine archéologique sous-marin, surtout depuis qu’elle a dû mener une longue bataille judiciaire pour récupérer un trésor du XIXe siècle remonté par une entreprise américaine spécialisée.
Baptisée “Amphore”, l’opération contre la “spoliation d’épaves” a mobilisé plus de 1.500 Gardes civils qui ont inspecté près de 300 embarcations, clubs de plongée et ports de plaisance.
Deux semaines de recherches ont permis de “récupérer deux ancres de plus de 2.000 ans, des amphores du Ier siècle (après JC) et peut-être de localiser un galion dont l’existence était inconnue”, a indiqué la police dans un communiqué.
Les épaves qui gisent toujours au large des côtes espagnoles recèlent “des céramiques, des armes, des pièces de monnaie et d’autres objets archéologiques de valeur”, a souligné la police espagnole.
“Les plongeurs qui se dédient particulièrement à la recherche de ces objets, y compris en s’appuyant sur des recherches documentaires, pour en faire commerce”, sont dans la ligne de mire des autorités, qui veulent mettre un terme aux “dégâts causés durant tant d’années au patrimoine archéologique sous-marin” du pays.
L’affaire de l’épave du galion espagnol “Nuestra Señora de las Mercedes”, découverte en 2007 dans les eaux portugaises par l’entreprise américaine Odyssey Marine Exploration, spécialisée dans la chasse aux trésors sous-marins a particulièrement sensibilisé les autorités et l’opinion espagnoles.
Le galion avait sombré en 1804 à son retour du Pérou avec à son bord 23 tonnes de pièces de monnaie en or et en argent, ainsi que d’autres objets précieux. Au terme de cinq ans de bataille judiciaire, Odyssey Marine Exploration a été contrainte de rendre à l’Espagne le trésor, estimé à 350 millions d’euros.
En décembre dernier encore, la Marine de guerre espagnole a expulsé des eaux territoriales à l’est du détroit de Gibraltar un navire américain à la recherche d’épaves.