Après juin, marqué par une intensité exceptionnelle des feux au-delà du cercle arctique, « la première quinzaine de juillet » a vu une « intensification remarquable des émissions (de carbone, ndlr) provenant des feux de végétation dans l’extrême-orient de la Russie et les régions boréales d’Amérique du nord, attisés par des températures et une sécheresse au-dessus des normales », affirme Copernicus, dans un bulletin publié mardi par son Service de surveillance de l’atmosphère (CAMS).
« Au 15 juillet, les émissions de carbone estimées des incendies de forêt en Russie ont déjà dépassé les émissions totales de juin-juillet des deux années précédentes », note le CAMS qui scrute les feux repérables par satellite.
Les records sont très largement battus dans l’oblast d’Amour, où les émissions depuis le 1er juin (17,2 millions de tonnes de carbone) sont deux fois plus élevées que le record de juin-juillet 2015.
Les feux, pour la plupart déclenchés par la foudre, font partie du cycle naturel des forêts boréales, denses et d’accès difficile. Mais « le nombre et l’intensité des incendies sont en augmentation significative depuis deux décennies car les latitudes plus élevées se réchauffent plus rapidement que le reste de la planète » en raison du changement climatique d’origine humaine, rappelle Copernicus.
Les incendies émettent des gaz à effet de serre et détruisent les puits de carbone naturels mais transportent aussi des polluants sur plusieurs milliers de kilomètres.
« Dans une vaste région qui comprend l’est de la Mongolie, le nord-est de la Chine et le nord du Japon », les outils de Copernicus ont mesuré des épaisseurs « anormalement élevées » de fumées « et des concentrations de PM2,5 (particules fines de moins de 2,5 microns de diamètre) plusieurs fois supérieures au seuil d’exposition moyen sur 24 heures de 15 ?g/m3 recommandé par l’Organisation mondiale de la santé ».
Au Canada, après une année 2023 qui a explosé les records, les incendies se sont intensifiés début juillet « en particulier dans les provinces de l’ouest, et surtout dans le nord-est de la Colombie-Britannique, où la saison a commencé très tôt », début mai.
Dans cette dernière région et en Alberta (ouest), l’intensité des feux est « très élevée par rapport à la moyenne 2003-2023 fin juin – début juillet ».
En Alaska, près de 250.000 hectares ont déjà brûlés en 2024, pour moitié dans un incendie qui a forcé la fermeture du parc national du Denali.