Le bateau, qui a pris la relève de l’Aquarius, privé de pavillon fin 2018, était prêt à s’amarrer en début d’après-midi dans le port de Marseille, d’où il avait appareillé le 4 août.
Opérant dans un contexte de suspicions envers les ONG qui se portent au secours des migrants en Méditerranée, le bateau a patienté plus de 12 jours entre Lampedusa, île italienne au large de la Sicile, et Malte qui a finalement accepté vendredi soir de recueillir ses passagers, suite à un accord de répartition entre plusieurs Etats européens.
L’Ocean Viking va rester quelques jours à quai et entend repartir sans doute « au cours du week-end » prochain pour une nouvelle mission, ont indiqué les responsables des deux ONG à bord.
Les marins sauveteurs de SOS Méditerranée ont effectué quatre opérations de secours dans les eaux internationales entre le 9 et le 12 août, récupérant chaque fois de 80 à plus de 100 personnes à bord de canots pneumatiques en très mauvais état.
Parmi eux figuraient quatre femmes, cinq enfants de un à six ans et plus de 80 mineurs de 15 à 18 ans, dont une majorité voyageant non accompagnés.
Les rescapés arrivés à bord du bateau ont raconté leur angoisse d’être interceptés par les garde-côtes libyens qui les ramènent en Libye, où ils sont généralement placés en camp de rétention et maltraités.
L’Europe a confié depuis plus d’un an aux garde-côtes libyens la tâche d’intercepter les embarcations se dirigeant vers ses côtes.
Plusieurs interceptions ont été signalées depuis que l’Ocean Viking a quitté la zone de secours, alors que très peu de bateaux humanitaires parviennent à maintenir leurs opérations en Méditerranée centrale, accusés de complicité avec les passeurs.
« Notre job n’est pas de faire sortir les gens de Libye, mais d’empêcher qu’ils meurent en mer », insiste le responsable des opérations de secours aux migrants de l’Ocean Viking, Nicolas Romaniuk.