La cargaison, partie d’une usine du groupe nucléaire français Areva à 20 km de là, est arrivée sur le port mercredi à l’aube à bord de deux poids lourds escortés par des dizaines de véhicules de forces de l’ordre et un hélicoptère, a constaté un photographe de l’AFP. Le bateau pour le Japon devait appareiller mercredi dans la journée, selon des sources portuaires.
Il s’agira du sixième transport de MOX de la France vers le Japon, le premier ayant eu lieu en 1999.
Une petite vingtaine de militants de Greenpeace ont déployé des banderoles et déclenché des fumigènes au passage du convoi peu avant son arrivée sur les quais.
« Nous dénonçons la dangerosité de ce transport et en particulier le risque de prolifération nucléaire et de détournement à des fins militaires », a déclaré à l’AFP Yannick Rousselet, de Greenpeace France, qui se trouvait parmi les manifestants.
Selon l’ONG, la cargaison comprend 8 tonnes de MOX incluant 640 kg de plutonium, « le plus grand radiotoxique du monde ».
Alexandre Marinot, porte-parole d’Areva, a confirmé à l’AFP l’arrivée à Cherbourg de deux emballages de MOX. D’après l’industriel, « ce transport présente un niveau de sûreté maximal ».
Selon Areva, ce combustible est composé de 3 à 12% de plutonium, le restant étant de l’uranium. Il permet de « recycler » le plutonium produit lors de l’irradiation de combustibles classiques (composées uniquement d’uranium) dans les centrales nucléaires.
Mardi, le Réseau Sortir du nucléaire a dénoncé ce transport: « Areva fait du profit en vendant ce combustible dangereux à un pays meurtri par un accident nucléaire, pour alimenter des réacteurs dont la population japonaise refuse le redémarrage ».
Il y a actuellement 5 réacteurs actifs au Japon, sur un parc ramené à 42 unités, contre 54 avant l’accident de Fukushima, qui a de facto condamné les tranches concernées et entraîné l’arrêt définitif d’autres tranches.
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