Dans le cadre de leur déploiement militaire dans les Caraïbes, les États-Unis ont le 2 septembre effectué une frappe militaire sur une embarcation suspectée de transporter de la drogue au large du Venezuela, tuant 11 personnes. Le Venezuela a parlé « d’exécutions extrajudiciaires en mer ».
« Nous ne gaspillerons pas nos ressources pour rechercher ces corps. Les ressources de nos garde-côtes seront utilisées pour la protection de nos frontières, pas pour rechercher des trafiquants de drogue morts », a affirmé devant la presse la Première ministre de ce petit archipel situé à une dizaine de kilomètres au large du Venezuela.
Deux corps ayant échoué vendredi et dimanche sur les côtes du nord-est de Trinité, la principale île de l’archipel, pourraient faire partie des 11 personnes qui étaient sur le bateau coulé par les Américains.
Le commissaire de police Allister Guevarro a toutefois souligné que la police de Trinité-et-Tobago « continue d’enquêter sur les deux rapports de corps échoués (…) Pour l’instant, nous ne souhaitons pas spéculer sur l’origine des corps ni sur la manière dont ils ont trouvé la mort », a-t-il dit, appelant « toute personne disposant d’informations à se manifester ».
Mme Persad Bissessar, qui a soutenu le déploiement américain, a justifié sa décision de ne pas consacrer de ressources pour retrouver le bateau : « Ce n’était pas un navire civil. La drogue sur ce bateau apporte la mort à des personnes ici, détruit des familles et des carrières, et fracture notre société. Ces drogues apportent plus de mort et de désespoir que les armes conventionnelles. Cependant, si une carcasse de navire s’échoue sur nos côtes, nous la récupérerons ».
Washington, qui n’a pas reconnu la réélection du président vénézuélien, entachée de fraude selon l’opposition, accuse M. Maduro d’être à la tête d’un cartel de trafic de drogue. L’administration Trump promet 50 millions de dollars pour sa capture.
Nicolas Maduro a toujours nié tout lien avec le narcotrafic.
Le déploiement de navires de guerre et d’avions dans les Caraïbes, officiellement pour une opération anti-drogue, est perçu comme une « menace » par M. Maduro qui a renforcé la défense militaire vénézuélienne aux frontières.