Les familles Chad Joseph, 26 ans, et Rishi Samaroo, 41 ans, affirment avoir parlé avec leurs proches avant qu’ils n’embarquent sur le bateau détruit et ont procédé à des funérailles la semaine dernière.
Les autorités trinidadiennes n’ont ni confirmé ni infirmé que deux de leurs ressortissants figuraient parmi les six morts dans la frappe américaine. La police a dit à l’AFP qu’elle enquêtait.
« Il n’y a eu aucun contact avec les autorités. Personne ne nous a contactés. Si le ministre affirme que les deux hommes sont portés disparus, alors il devrait les rechercher, a affirmé mercredi à l’AFP Sallycar Korasingh, 31 ans employée de parking, soeur de Rishi Samaroo.
Zorina Samaroo, 60 ans, la mère de Rishi Samaroo, a déclaré lundi à l’AFP qu’elle s’était rendue au poste de police de Barataria la semaine dernière pour déposer plainte. Selon elle, la police lui a signifié qu’elle ne pouvait pas la traiter, l’incident s’étant produit dans les eaux internationales.
Le ministre des Affaires étrangères Sean Sobers a déclaré dimanche lors d’une conférence de presse que les deux hommes « pourraient très bien être portés disparus. Nous ne les savons pas morts. Nous ne savons pas s’ils étaient les personnes présentes sur les bateaux qui auraient été détruits ».
« En l’absence de preuves, la meilleure démarche serait de se rendre à la police et de signaler une disparition », a alors affirmé le ministre.
Mardi, Lynette Burnely, 53, la tante de Chad Joseph, a confié que la famille pensait qu’il était mort tout en conservant un mince espoir : « Aucun corps n’a été retrouvé sur le rivage, et si le ministre dit ces choses, alors pourquoi le bateau a-t-il été bombardé ? S’il possède ces informations, pourquoi ne nous les communique-t-il pas ? », a-t-elle dit à l’AFP.
Les États-Unis, dont des navires de guerre conduisent des opérations contre le narcotrafic dans les Caraïbes et le Pacifique, ont revendiqué 14 attaques ces dernières semaines, qui auraient fait au total 58 morts.
La première ministre trinidadienne Kamla Persad-Bissessar, fidèle soutien de Donald Trump, a multiplié les déclarations hostiles au pouvoir vénézuélien ces dernières semaines et accepté qu’un bateau de guerre américain rende visite à son pays pour des exercices militaires.
Des observateurs estiment que les autorités ne veulent pas reconnaitre la mort de leurs ressortissants pour ne pas avoir à prendre position sur les frappes de leur allié, dont la légalité est largement mise en doute.




