L’ancien ministre de l’Ecologie et député du Nord Jean-Louis Borloo avait demandé mercredi au Premier ministre de « couper court aux rumeurs sur un abandon du projet de canal Seine-nord ».
« Jean-Louis Borloo est frappé d’amnésie foudroyante », a fustigé le ministre délégué aux Transports, dénonçant « un discours faux », émanant « d’un personnage en mal de présence médiatique ».
Frédéric Cuvillier a rappelé « l’intérêt incontestable d’un aménagement destiné à favoriser le transport multimodal » pour lequel toutefois « des questions auxquelles il faudra répondre restent posées », notamment le coût global du projet, son financement et l’impact pour les ports français.
« Quel est le coût réel? Quelles sont les possibilités de financements? Dans quelle mesure pouvons-nous obtenir des financements européens? C’est un enjeu important auquel il faut répondre de façon pragmatique, sans céder au jeu des petites phrases », a souligné Frédéric Cuvillier.
« Je veux mettre de la méthode là où l’UMP s’est contentée d’annonces », a expliqué le ministre, dénonçant « l’héritage laissé par M. Borloo et ses amis ».
« Le schéma national d’infrastructures de transport (SNIT), abondé par le précédent gouvernement qui a multiplié les promesses, fait aujourd’hui état de projets pour un montant total de 245 milliards d’euros, hors Paris. Et pour les financer, nous disposons de 2 milliards par an. L’UMP nous a laissé une impasse budgétaire de 120 ans », a encore estimé M. Cuvillier, qui « invite Jean-Louis Borloo à faire preuve d’un peu de retenue ».
Frédéric Cuvillier a enfin souhaité « mesurer les coûts de ces projets et les comparer aux avantages en matière d’aménagement global du territoire ».
Le coût total du projet de canal Seine-Nord Europe, vaste corridor de transport de fret fluvial depuis le Havre jusqu’au Benelux, est estimé à près de 4,3 milliards d’euros, dont 2,1 milliards d’un partenaire privé. Le processus de sélection entre les deux candidats déclarés Bouygues Travaux Publics et Vinci Concessions doit intervenir à la fin de l’année.
BOUYGUES
VINCI