« Le président Ma a exprimé son net mécontentement sur le manque de sincérité des Philippines et son comportement fluctuant », a déclaré à la presse la porte-parole Lee Chia-fei, précisant que le président avait également décidé de rappeler son représentant à Manille.
La présidence a aussi demandé à Antonio Basilio, qui fait office d’ambassadeur des Philippines à Taïwan, de rentrer à Manille pour « aider à la gestion de l’affaire », a ajouté la porte-parole.
Taïwan réclame des « excuses officielles », des compensations pour la famille de la victime, l’arrestation de la personne ayant tiré et le lancement de négociations sur la pêche dès que possible, a rappelé Lee Chia-fei.
« Si le gouvernement des Philippines ne répond pas à nos demandes d’ici 18H00 (10H00 GMT) ce jour, notre gouvernement adoptera une deuxième vague de sanctions », a-t-elle dit.
Quelque 90.000 Philippins travaillent à Taïwan, la plupart dans des emplois subalternes.
Depuis le 9 mai, date de la mort d’un pêcheur taïwanais de 65 ans sous les balles d’un garde-côte philippin au nord de l’île de Luzon, en mer de Chine méridionale, le torchon brûle entre Manille et Taipei, où les journaux font leurs gros titres sur cette affaire.
Des centaines de pêcheurs taïwanais ont brûlé lundi le drapeau philippin devant la représentation diplomatique de l’archipel à Taipei, poussant le président philippin Benigno Aquino à lancer un appel au calme.
Antonio Basilio a présenté mardi des excuses au nom de son pays lors d’une rencontre avec le ministre taïwanais des Affaires étrangères David Lin, mais Taïwan estime que les excuses doivent être présentées par le gouvernement.
Taïwan a par ailleurs menacé de conduire des exercices navals dans les eaux proches de la frontière maritime avec les Philippines.