Pyongyang a annoncé samedi son intention de mettre sur orbite entre le 10 et le 22 décembre un satellite d’observation terrestre, après l’analyse des erreurs commises lors d’un précédent lancement en avril qui s’était soldé par un échec cuisant.
Tokyo a annoncé immédiatement la suspension de ses pourparlers avec la Corée du Nord prévus à Pékin les 5 et 6 décembre.
Selon la télévision publique NHK, un bâtiment transportant des missiles Patriot PAC-3 (Patriot Advanced Capability-3) a quitté une base navale de l’ouest du Japon lundi et mis le cap sur Okinawa, à l’extrême sud du pays.
Le ministre de la défense, Satoshi Morimoto, avait ordonné dès samedi aux forces japonaises de se préparer en vue de ce lancement. Un porte-parole du ministère a de son côté indiqué à l’AFP que les « forces terrestres, aériennes et navales (du Japon) se préparent à se déployer à Okinawa », qui pourrait être sur la trajectoire de la fusée nord-coréenne.
Selon le quotidien Yomiuri Shimbun, Tokyo prévoit également de déployer dans les eaux avoisinantes des navires de guerre équipés du système de radar Aegis, capable de suivre l’avancée de missiles et faciliter leur interception.
Lundi, le Premier ministre Yoshihiko Noda a appelé à une étroite coopération entre les Etats-Unis, la Chine, la Corée du Sud et la Russie.
« J’ai ordonné aux ministres d’analyser toutes les informations en notre possession », a-t-il déclaré selon Dow Jones Newswires.
« Ce serait tout à fait regrettable si le lancement devait avoir lieu. La communauté internationale, y compris le Japon, devra y répondre avec fermeté », avait déclaré M. Noda dès samedi.
Le Japon et la Corée du Nord n’entretiennent pas de relations diplomatiques. Tokyo accuse Pyongyang de ne pas faire toute la lumière sur les enlèvements de Japonais par la Corée du Nord pendant la guerre froide, menés pour les contraindre à enseigner la langue et la culture nippones aux espions nord-coréens.
La Corée du Nord affirme de son côté que cette question a déjà été résolue au début des années 2000 avec le retour de certains détenus et les annonces selon lesquelles d’autres étaient morts.
Pyongyang reproche à Tokyo de ne pas avoir présenté d’excuses et accordé des indemnisations suffisantes pour la colonisation nippone de la péninsule coréenne dans la première moitié du XXe siècle.