L’autre candidats autonomiste, Teva Rohfritsch, a obtenu 8 voix, et le candidat indépendantiste Antony Géros, vice-président sortant, a obtenu 11 voix.
Gaston Flosse retrouve le pouvoir après avoir déjà présidé la Polynésie de 1984 à 1987, puis de 1991 à 2004, et encore à deux reprises, pendant quelques mois, lors des multiples changements de gouvernements au cours des neuf dernières années.
L’élection de Gaston Flosse ne faisait aucun doute depuis qu’il avait remporté les élections territoriales, le 5 mai. Il avait réuni 45,1% des suffrages lors de la triangulaire du second tour, loin devant son adversaire indépendantiste historique, le président sortant Oscar Temaru, et Teva Rohfritsch.
La prime majoritaire attribuée au vainqueur lui avait alors permis d’obtenir 38 sièges à l’assemblée de la Polynésie française, contre 11 à Oscar Temau et 8 à Teva Rohfristch.
Cette majorité confortable a élu jeudi son dauphin désigné, Edouard Fritch, à la présidence de l’Assemblée.
Edouard Fritch pourrait d’ailleurs succéder à Gaston Flosse avant la fin de son mandat, puisque un arrêt de la Cour de Cassation dans une affaire d’emplois fictifs pourrait rendre le sénateur inéligible en 2014, voire dès la fin 2013.
Il a aussi été condamné à cinq ans de prison ferme dans une affaire de corruption, mais il a fait appel.
Plusieurs centaines de militants des deux principaux partis se sont rassemblés toute la matinée dans le hall de l’assemblée pour soutenir leurs leaders respectifs avec des chants et des prières.
Quelques heures avant de quitter la présidence de la Polynésie, Oscar Temaru avait remporté une victoire politique aux Nations-Unies.
L’Assemblée générale de l’ONU avait adopté une résolution qui place la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser. Gaston Flosse y était opposé.
La France, qui s’oppose à cette démarche, n’a pas participé à la séance et a immédiatement dénoncé « une ingérence flagrante » et « une absence complète de respect pour les choix démocratiques des Polynésiens ».
Le gouvernement sortant d’Oscar Temaru a alors hissé le drapeau de l’ONU à la présidence polynésienne.
Cette résolution peut mener, à terme, à l’organisation d’un référendum d’autodétermination en Polynésie. Les Polynésiens pourrait alors se prononcer pour l’indépendance, la départementalisation, ou encore un statut d’Etat associé.
Gaston Flosse a annoncé que son gouvernement était déjà constitué et qu’il le présenterait quelques heures après son élection.
Son principal défi sera de sortir la Polynésie de la grave crise économique et sociale dans laquelle elle s’est enfoncée.
Dans une collectivité sans filets sociaux, Gaston Flosse a déjà annoncé qu’il comptait créer une aide pour les chômeurs, qui constituent entre 20 et 30% des actifs, selon les estimations.
Cette aide pourrait être financée, selon lui, par une taxe sur les grosses entreprises.