Greenpeace repart à l’assaut du pétrole russe de l’Arctique

Le navire a quitté le port de Rotterdam vers 12H40 (10H40 GMT), a indiqué à l’AFP Patric Salize, un activiste de Greenpeace se trouvant à bord du Rainbow Warrior, navire phare de Greenpeace.

Il devrait arriver à hauteur du pétrolier russe, le Mikhail Ulyanov, lui-même en route pour Rotterdam, dans la nuit de mardi à mercredi.

Son capitaine n’est autre que Peter Wilcox, un des « Arctic 30 », les activistes de Greenpeace interpellé par les autorités russes en septembre alors qu’ils menaient une action contre une plateforme pétrolière du russe Gazprom, dont est issu le pétrole transporté.

Cette action visait à dénoncer les risques de l’exploitation d’hydrocarbures dans cette zone aux écosystèmes fragiles.

Les interpellations, particulièrement musclées, avaient été effectuées alors que quelques militants tentaient d’escalader la plateforme, située dans des eaux internationales.

Inculpés pour piraterie, les activistes avaient finalement été libéré sous caution en novembre avant de bénéficier d’une amnistie en décembre, mais leur navire, l’Arctic Sunrise, est toujours aux mains des autorités russes.

« Nous souhaitons escorter le navire jusque dans le port », a déclaré à l’AFP Patric Salize, sans vouloir préciser si les 23 membres d’équipage avaient prévu de faire plus que cela.

« Nous ne divulguons pas à l’avance ce que nous allons faire, mais je peux vous assurer que nous enverrons un message clair au monde: ce pétrole est très dangereux! », a pour sa part soutenu Willem Wiskerke, également à bord du Rainbow Warrior.

L’activiste de Greenpeace Ben Ayliffe a accusé le groupe français Total d' »hypocrise complète » pour l’achat de cette cargaison de pétrole après que le PDG de Total, Christophe de Margerie, ait dit en 2012 que sa société ne forerait pas dans l’Arctique.

« L’information selon laquelle Total a acheté sur le marché spot du pétrole produit en Arctique est correcte », a confirmé un porte-parole de Total en France.

Il a toutefois insisté sur le fait que Total s’était engagé à ne pas explorer ni à produire du pétrole dans l’Arctique « car les risques environnementaux y sont trop élevés ».

« Le PDG a promis de ne pas forer dans ces eaux glacées du grand nord, mais est apparemment très content d’acheter ce truc si Gazprom prend le risque », a déclaré M. Ayliffe, cité dans un communiqué: « M. De Margerie ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ».

burs-ndy-cjo/fw

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