« Le seul outil européen sur la coquille Saint-Jacques concerne sa taille minimale de 11 cm: tant qu’ils la respectent, il n’y a aucun moyen réglementaire d’empêcher les Britanniques de pêcher en baie de Seine notamment », explique un expert au ministère aux Transports et à la Pêche.
Les pêcheurs réclamaient à titre conservatoire une fermeture de la pêche jusqu’à fin novembre au sud d’une ligne qui irait de Barfleur (Manche) au Cap d’Antifer (Haute-Normandie).
Pour le président de la commission « Coquillages » du comité national des pêches, Paul Françoise, il s’agirait d’une « mesure d’urgence » pour préserver la ressource.
Lundi, une confrontation tendue en mer entre marins français et britanniques a manqué de dégénérer, alors que les premiers sont soumis à des quotas (3.500 t cette année selon l’Ifremer, en baisse de 1.000 t).
En plus, la pêche n’a ouvert du côté français que le 1er octobre alors que les Britanniques pêchent depuis le 1er août, et leurs bateaux mesurent facilement 30 à 35 mètres de long contre une quinzaine environ pour les bateaux français, fait valoir M. Françoise,
« La réglementation française est plus vertueuse. Les Français sont soumis à davantage de contrôles et à des quotas. Mais la seule chose que nous pouvons faire légalement c’est vérifier la taille réglementaire des prises » à bord des navires anglais et écossais, indique-t-on au ministère.
La situation est d’autant plus tendue, estime cette source, que les pêcheurs français sont confrontés à la fermeture de certains gisements affectés par la toxine ASP, ou toxine amnésiante (Amnesic shellfish poison). Alors que les Iles Britanniques, l’Ecosse en particulier, sont équipées pour nettoyer les coquilles et les débarrasser de cette toxine qui les rend impropres à la consommation.