La municipalité viennoise a remis jeudi le premier « Prix Hedy Lamarr » récompensant un projet innovant portée par une femme dans le secteur des nouvelles technologies.
Un juste retour de l’histoire pour la star hollywoodienne proclamée « plus belle femme du monde », contemporaine d’Ava Gardner et Greta Garbo, et dont les talents scientifiques ont longtemps été ignorés.
Le prix, d’un montant de 10.000 euros, récompensera désormais des « Autrichiennes exceptionnelles qui, comme Hedy Lamarr, façonnent le monde numérique de demain ».
Car la séductrice de « Samson et Dalila » (1949) de Cecil B. DeMille -son plus grand succès au box-office- passe pour avoir posé les bases de la technologie du wifi et du GPS.
Remarquée par un réalisateur autrichien lorsqu’elle était adolescente, elle acquiert une renommée mondiale pour avoir simulé un orgasme dans un film tchèque de 1933, « Ekstase », une des premières approches de l’érotisme au cinéma.
Parallèlement à sa carrière hollywoodienne, celle qui était née Hedwig Eva Maria Kiesler à Vienne en 1914 et bricolait souvent dans sa jeunesse, continua de s’intéresser de près aux sciences et à l’actualité.
En 1941, elle dépose avec le compositeur d’avant-garde George Antheil un brevet de « saut de fréquence », par lequel un transmetteur radio et son receveur passent d’une fréquence à l’autre pour éviter au signal d’être intercepté.
Leur trouvaille visait à permettre aux radios des navires de guerre américains de ne pas être brouillées par les bateaux allemands. L’idée est tellement novatrice que la marine américaine n’a que tardivement saisi l’importance de ce qui est aujourd’hui le fondement de communications sûres et rapides.
Réduite à une image sulfureuse et quelques frasques, Hedy Lamarr de son côté ne parlait guère de son jardin secret et est morte en 2000, à l’âge de 86 ans, dans un relatif anonymat. Un documentaire américain sorti cette année raconte sa vie rocambolesque de vamp du cinéma et de pionnière des nouvelles technologies.