En octobre, le Royaume-Uni et l’île Maurice ont conclu un accord prévoyant que Londres reconnaisse la souveraineté de l’île Maurice sur l’archipel des Chagos, à condition que le Royaume-Uni y conserve sa base militaire commune avec les Etats-Unis, Diego Garcia.
Mais un nouveau gouvernement a pris le pouvoir à l’île Maurice en décembre et a rouvert les négociations concernant cet accord, qui n’a pas encore été ratifié, semblant chercher une meilleure compensation financière.
Le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, a néanmoins souligné dans un communiqué mardi que les discussions ne portaient pas seulement sur ce seul aspect.
« Il s’agit aussi de souveraineté et de durée du bail. Le locataire ne doit pas non plus devenir propriétaire de Diego Garcia », a-t-il indiqué.
Un responsable du Trésor, qui a requis l’anonymat, a rejeté l’hypothèse selon laquelle les négociations avaient repris uniquement sur la base d’une compensation financière.
Il a cependant déclaré qu’il fallait tenir compte de l’inflation, un facteur négligé lors des discussions précédentes, sans donner plus de détails.
« Ce n’est pas juste une question d’argent mais de souveraineté », a-t-il dit à l’AFP, ajoutant que la durée du bail de Diego Garcia était aussi importante.
« L’accord devra être solidement négocié, sur la base de la souveraineté, de la durée du bail mais aussi des finances », a-t-il déclaré. Selon l’accord proposé, le Royaume-Uni conserverait un bail de 99 ans.
En 1965, Londres a acheté les Chagos pour trois millions de livres aux institutions semi-autonomes de Maurice. L’archipel est resté sous contrôle britannique après l’indépendance de l’île trois ans plus tard.
En 1966, le Royaume-Uni a signé un bail de 50 ans avec les Etats-Unis les autorisant à utiliser Diego Garcia à des fins militaires.
Le Royaume-Uni avait expulsé environ 2.000 habitants des Chagos vers Maurice et les Seychelles pour installer cette base qui a joué un rôle stratégique, utilisée comme plaque tournante pour les bombardiers et navires à longue portée notamment pendant les guerres en Afghanistan et en Irak.