« Nous savons tous qu’il faut faire plus. Les institutions européennes, les États membres et les agences européennes, nous savons tous qu’il faut agir ensemble et mieux gérer la migration », a déclaré une porte-parole de la Commission, Natasha Bertaud, lors d’un point de presse.
Quelque 300 migrants sont portés disparus après une tempête au large de la Libye qui a fait chavirer leurs embarcations dimanche selon le récit de neuf survivants.
« La Commission aborde ce sujet les yeux grands ouverts », a assuré Mme Bertaud, sur la défensive après des questions sur l’inaction des Européens après une année 2014 marquée par plus de 3.200 décès en Méditerranée.
« Un débat d’orientation » sur la politique migratoire sera organisé début mars au sein de la Commission et son nouveau président, Jean-Claude Juncker, en a fait l’une de ses « priorités », a-t-elle détaillé.
Mais « montrer du doigt » la Commission « ne va nous mener nulle part », a estimé la porte-parole, lançant: « il est aussi temps d’être un peu plus honnête ».
L’agence européenne de surveillance des frontières Frontex fonctionne avec un budget annuel de 90 millions d’euros qui n’est « pas à la hauteur de sa tâche », a-t-elle rappelé. Frontex coordonne l’opération Triton qui a pris le relais à l’automne de Mare Nostrum, la mission de surveillance et de secours italienne engagée en 2013 après une série de drames au large des côtes italiennes,
Surtout, Frontex « n’est pas un système de contrôle des frontières. Si nous voulons un système de contrôle des frontières, il faut le mettre sur pied », a martelé la porte-parole.
« Si on veut parler sérieusement d’améliorer la situation, il faut aussi parler de la façon de financer cela de façon adéquate », a poursuivi Mme Bertaud. « Aux yeux de la Commission, il faut extirper plus de ressources des États membres, notamment pour renforcer le travail de Frontex ».
« Il faut aussi travailler avec les États d’où partent ou par lesquels transitent les migrants et aborder les défis légaux, pour que les migrants n’aient pas, à la base, à embarquer sur ces bateaux hors d’usage », a fait valoir Mme Bertaud.