« Vous ne pouvez pas placer un navire sur chaque mille marin de pipeline ou de câble. C’est une tâche impossible », a déclaré à l’AFP Niels Markussen, capitaine de la marine danoise, qui dirige à l’Otan le Centre maritime pour la sécurité des infrastructures sous-marines critiques.
« Il existe environ 50.000 gros navires dans le monde susceptibles d’endommager des infrastructures en jetant l’ancre », a-t-il ajouté.
Le sujet de la sécurité aux frontières de la Russie, notamment en mer Baltique, préoccupe les alliés de l’Otan particulièrement depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’alimentation électrique ont été endommagés ces derniers mois dans la mer Baltique. Dirigeants européens et experts soupçonnent des actes de « guerre hybride » orchestrés par la Russie.
Mardi, les dirigeants des pays de l’Otan riverains de ce vaste espace maritime, présenté comme une des zones clés pour l’Alliance, se sont réunis en Finlande pour discuter des moyens d’y accroître la sécurité.
Et l’Otan a décidé de déployer des navires, avions et drones en réaction à ces dégradations dont est soupçonné Moscou. Une opération prévue pour une durée indéterminée, selon l’Alliance.
Une petite flotte de drones de surface navals sera déployée « afin d’améliorer la surveillance et la dissuasion », a notamment indiqué Mark Rutte, secrétaire général de l’Otan.
Pour Niels Markussen, si cette mission de surveillance en Baltique ne permettra pas d’éliminer tout risque d’incident, elle « apportera beaucoup plus d’attention, de surveillance et donnera une meilleure idée de qui opère là-bas et dans quel but ».
« Cela aura un effet dissuasif », a poursuivi le gradé danois.
Le 25 décembre, le câble électrique EstLink 2, reliant la Finlande à l’Estonie, et quatre autres câbles de télécommunications avaient été endommagés, quelques semaines seulement après des dommages similaires sur deux câbles de télécommunications dans les eaux suédoises.
L’Eagle S, un pétrolier battant pavillon des îles Cook qui ferait partie de la « flotte fantôme » russe, est soupçonné du « sabotage » de ces câbles par la police finlandaise, qui a investi le navire puis l’a saisi pour les besoins de l’enquête.