Ingérences: la NSA n’a pas le feu vert de Trump pour répliquer à Moscou

« Il est vrai que nous n’avons pas adopté le même comportement » que la Russie, a admis devant des élus du Congrès l’amiral Michael Rogers, directeur de la NSA et chef du Cybercom, le nouveau commandement américain chargé de la guerre informatique.

L’amiral Rogers, qui témoignait devant la commission des Forces armées du Sénat en qualité de chef du Cybercom, était questionné sur la réponse que son commandement avait apporté à ces attaques largement documentées et admises par l’ensemble du renseignement américain.

Sans entrer dans les détails de ses activités, qui peuvent aller de l’introduction de logiciels espions à celle de virus informatiques dans les systèmes des adversaires des Etats-Unis, il a affirmé manquer de l’autorité légale pour « perturber le fonctionnement » des services russes concernés.

« Avez-vous reçu l’instruction de le faire », lui a demandé le démocrate Jack Reed.

« Non », a-t-il répondu.

« Si je comprends bien », a poursuivi la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen, « le président Trump n’a jamais donné l’ordre au Cybercom de défendre le pays contre une tentative de la Russie d’interférer dans les élections de l’automne prochain ».

« On ne m’a jamais donné aucune instruction spécifique pour prendre des mesures en dehors de mon autorité », a-t-il répondu. « On ne m’a pas accordé d’autorité ou de capacités supplémentaires ».

« C’est le président qui, en fin de compte, doit prendre cette décision », a-t-il ajouté, rappelant que les militaires ne prennent pas d’initiative politique.

Interrogée à ce sujet, la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders a répondu que « personne ne lui niait cette autorité ». « Nous examinons un certain nombre d’options pour faire pression sur la Russie », a-t-elle ajouté.

Le département d’Etat a annoncé lundi un accord avec le Pentagone pour la création d’un « Fond pour l’accès à l’information » de 40 millions de dollars financé par le ministère de la Défense. L’objectif est de coopérer avec des ONG, des médias et des « créateurs de contenus » pour « exposer et contrer la propagande et la désinformation de certains pays étrangers », a précisé la diplomatie américaine dans un communiqué.

Plusieurs enquêtes sont menées au Congrès et par le procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe pendant la campagne présidentielle de 2016 pour avantager M. Trump et sur une éventuelle collusion entre Moscou et sa campagne.

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